Dix survivants retrouvés après le naufrage en Méditerranée

 

Partis d’Egypte jusqu’à 500 dans l’espoir de gagner l’Italie, ils ne sont que dix à avoir survécu à ce qui pourrait être le pire naufrage de migrants clandestins ces dernières années en Méditerranée, selon le dernier bilan de l’OIM publié mardi 16 septembre. La tragédie pourrait être d’origine criminelle.

Les services de secours, coordonnés par les autorités maltaises, n’ont retrouvé que 10 survivants et trois corps après ce naufrage, a précisé l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Avec ce naufrage et les dizaines de disparus dans le naufrage d’un autre bateau dimanche au large de la Libye, le nombre de migrants morts ou disparus en mer cette année approche les 3000. Soit déjà près de quatre fois le bilan de 2013, estimé à 700 morts, selon l’OIM.

Enquête judiciaire ouverte

Le parquet de Catane en Sicile a ouvert une enquête judiciaire, après le témoignage de deux rescapés palestiniens selon lesquels les passeurs ont volontairement embouti le bateau quand les passagers ont refusé de sauter sur une embarcation plus petite.

Selon la marine maltaise, le drame s’est déroulé mercredi à 300 milles nautiques (555 km) au sud-est de ses côtes, dans les eaux internationales.

Demande d’asile en Sicile

Il n’a été connu que le lendemain, quand un porte-conteneur panaméen, qui transportait déjà 386 migrants secourus d’un autre bateau, a repéré les deux Palestiniens dans l’eau. Agés de 27 et 33 ans, les deux hommes ont été conduits en Sicile, où ils ont demandé l’asile politique.

Ils ont raconté être partis le 6 septembre de Damiette, en Egypte, avec environ 500 autres personnes – Syriens, Palestiniens, Egyptiens et Soudanais -, dont des familles avec enfants et des mineurs isolés.

Survivants en état d’hypothermie

Six des dix survivants en état d’hypothermie – trois Palestiniens, un Egyptien, une Syrienne et une fillette d’environ 2 ans – ont été transportés par hélicoptère dans la nuit de vendredi à samedi vers le service hospitalier adéquat le plus proche, à La Canée sur l’île grecque de Crète.

La fillette, arrivée dans un état critique et qui ne semble liée à aucun des autres survivants, est toujours hopsitalisée. Mais les adultes ont pu quitter l’hôpital le jour même. Un particulier aurait proposé de les héberger.

Deux fois plus d’arrivées qu’en 2013

Sous la pression des crises au Moyen-Orient et en Afrique, l’anarchie, qui laisse le champ libre aux passeurs en Libye et la très relative sécurité instaurée par l’opération italienne «Mare Nostrum», ont provoqué une forte hausse des tentatives de traversées, et parallèlement des drames.

Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 130’000 personnes sont arrivées en Europe – essentiellement en Italie – par la mer depuis le 1er janvier, soit déjà plus de deux fois plus que pendant toute l’année 2013.

L’UE veut augmenter son aide à l’Italie

«Nous avons mis sur la table tous les outils, nous avons mobilisé toutes nos ressources et nous cherchons maintenant à augmenter notre aide à l’Italie», a promis la porte-parole de la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Cecilia Malmström. «Il s’agit de meurtres et non d’accidents», a-t-elle encore souligné.

(afp/ats/Newsnet)