ETAT ISLAMIQUE: La conférence de Paris s’engage à soutenir l’Irak

 

 

La conférence internationale de Paris sur l’Irak s’est engagée lundi 15 septembre à fournir une «aide militaire appropriée» à Badgad pour lutter contre l’Etat islamique (EI). Si elle souligne «l’urgence» à déloger le groupe djihadiste, du nord du pays, la déclaration finale ne précise pas l’ampleur de ce soutien.

Une trentaine de pays, dont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, se sont réunis à Paris trois mois après le début de l’offensive djihadiste, en Irak. Ils ont discuté des aspects sécuritaires, humanitaires et politiques de la réponse à apporter au défi posé par l’organisation radicale sunnite.

«Les participants ont souligné la nécessité de mettre un terme à la présence de Daesh (acronyme arabe de l’Etat islamique) dans les régions où il a pris position en Irak», peut-on lire dans la déclaration.

«Dans cet objectif, ils se sont engagés à soutenir par les moyens nécessaires le nouveau gouvernement irakien dans sa lutte contre Daesh, y compris par une aide militaire appropriée, correspondant aux besoins exprimés par les autorités irakiennes et dans le respect du droit international et de la sécurité des populations civiles.

En marge de la conférence, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé à l’agence de presse russe Itar-Tass que son pays allait apporter «une contribution» à l’engagement militaire international contre les djihadistes de l’État islamiste (EI).

«Pas de temps à perdre»

A l’ouverture de la conférence, les présidents français François Hollande et irakien Fouad Massoum ont lancé un appel pressant à la mobilisation internationale contre l’EI. «Il n’y a pas de temps à perdre», a affirmé François Hollande, soulignant «la menace terroriste majeure» que fait peser le groupe «sur l’Irak, sur la région et sur le monde».

«Daesh, au cours de ces derniers mois, a commis des massacres, des crimes que l’on peut qualifier de génocide, de purification ethnique et religieuse», a ajouté son homologue irakien. Il a appelé à «une intervention aérienne» rapide. «Si cette intervention et ce soutien à l’Irak tardent, peut-être que Daesh va occuper d’autres territoires».

Comme en écho, deux avions de combat français ont procédé lundi à de premiers vols de reconnaissance au-dessus de l’Irak depuis la base française d’al Dhafra, aux Emirats arabes unis, à deux heures de vol de l’Irak.

Rien sur la Syrie

Issu d’Al-Qaïda, l’EI contrôle environ 40% du nord de l’Irak, mais aussi un quart du territoire de la Syrie, provoquant la fuite de plusieurs dizaines de milliers de civils. Le groupe a revendiqué la décapitation de deux journalistes américains et d’un ressortissant britannique.

Les participants à la réunion de Paris se sont toutefois abstenus de la moindre référence à la situation en Syrie. Le projet des Etats-Unis d’y étendre les frappes aériennes contre les djihadistes est contesté, tant par ceux qui craignent de renforcer le président syrien Bachar al-Assad que par les soutiens de son régime.

Pas de coopération avec l’Iran

Face à la progression de l’EI, les Etats-Unis ont annoncé il y a une dizaine de jours la mise en place d’une coalition internationale. Une dizaine de pays occidentaux ont accepté d’en constituer le noyau dur. Washington a obtenu l’engagement de dix pays arabes, dont l’Arabie saoudite et le Qatar.

L’Iran n’était pas invité à la réunion de Paris. La République islamique a affirmé avoir rejeté une demande américaine de «coopération contre Daesh». Elle juge illégitime une coalition internationale dont l’objectif réel reste, selon elle, de renverser le régime syrien.

Mais le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond a déclaré s’attendre à une coopération iranienne avec la coalition contre les djihadistes de l’Etat islamique en Irak.

Washington mène depuis le 8 août des frappes aériennes contre l’EI dans le nord de l’Irak. Plusieurs pays livrent des armes aux combattants kurdes irakiens, en première ligne dans le combat contre les djihadistes .(ats/Newsnet)