
Vingt-deux millions de personnes ont dû abandonner leur domicile en 2013 à la suite d’une catastrophe naturelle. C’est trois fois plus que le nombre de déplacés par des conflits, ce qui prouve l’urgence à s’attaquer au changement climatique, indique une étude.
La majorité de ces personnes se trouvaient en Asie, écrit le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). Cette organisation indépendante, spécialisée dans l’aide d’urgence, publiait son rapport mercredi, avant le sommet sur le climat qui aura lieu mardi prochain au siège des Nations unies à New York.
Sur le continent asiatique, 19 millions de personnes ont été déplacées à cause d’inondations, de tempêtes ou de séismes, selon le Centre de surveillance international des déplacements(IDMC), qui dépend du NRC.
Le typhon «Haiyan» aux Philippines a provoqué le plus vaste mouvement de population, avec 4,1 millions de déplacés. Un autre typhon, «Trami», a fait 1,7 million de déplacés dans l’archipel. Les crues en Chine ont fait encore 1,6 million de déplacés.
Les pays riches aussi
Par rapport à la taille de leur population, huit des 20 catastrophes les plus graves ont eu lieu en Afrique sub-saharienne, ajoute le rapport. L’Afrique risque de plus en plus d’être touchée en raison de la croissance plus forte qu’ailleurs de sa population.
Les nations riches ne sont pas épargnées, comme le Japon avec le typhon qui a touché la région de Chubu, les Etats-Unis avec les tornades dans l’Oklahoma, et le Canada avec les inondations en Alberta qui ont déplacé ensemble 600’000 personnes.
Le rapport alerte également sur les risques naturels dans les régions en conflit, avec les inondations survenues en 2010 au Pakistan.
Aussi l’œuvre de l’homme
Le nombre de personnes affectées par les désastres naturels a plus que doublé en quarante ans. Il devrait encore s’accroître, car la population des villes continue d’augmenter dans les pays en développement.
«Cette tendance à la hausse va se poursuivre, car de plus en plus de gens vivent et travaillent dans des zones à risque», a souligné Jan Egeland, secrétaire général du NCR.
«La plupart des catastrophes sont aussi l’œuvre des hommes», a ajouté Alfredo Zamudio, directeur de l’IDMC. Le responsable a estimé qu’une amélioration de la planification urbaine, des digues anti-crues ou des normes de construction pouvaient aider à réduire l’impact des désastres naturels sur les populations.
Priorité pour 2015
Le NRC, dirigé par Jan Egeland, ancien coordonnateur de l’ONU pour l’aide d’urgence, a appelé les politiques à faire de cette question des déplacés une priorité, à l’occasion des discussions en vue d’un accord sur le changement climatique en 2015.
«Les gouvernements doivent s’assurer que les projets et les donateurs sont attentifs à ce risque grandissant des déplacements, en facilitant les migrations et en prévoyant des relogements d’une façon qui respecte les populations vulnérables», suggère le rapport.(ats/Newsnet)