FRANCE: La bourde du nouveau ministre de l’Economie

Dans une tentative maladroite de donner un exemple concret des maux de la France, Emmanuel Macron a évoqué mercredi sur les ondes de la radio Europe 1 les salariées d’un abattoir en Bretagne (ouest), en liquidation judiciaire, qu’il a récemment visité, disant que “beaucoup sont illettrées”.

Emmanuel Macron soulignait que selon lui cette situation, alliée à l’absence de permis de conduire, coûteux et long à obtenir en France, les empêchait de trouver du travail ailleurs.

Ces déclarations ont provoqué un tollé notamment en Bretagne, où d’anciens salariés et des syndicalistes ont dénoncé des propos «inadmissible», du «mépris».

Plates excuses

Répondant à une question sur le sujet d’un député de l’opposition à l’Assemblée, Emmanuel Macron a présenté ses «excuses les plus plates aux salariés» «blessés» et exprimé ses «regrets», se défendant néanmoins de tout mépris.

«C’est très maladroit et cela tombe dans un contexte compliqué pour le gouvernement, pour le rapport de la gauche aux milieux populaires et pour lui personnellement, dans le cadre de son entrée en fonction alors qu’il est attendu au tournant» après avoir été «encensé», a résumé le politologue Jérôme Fourquet, de l’institut d’études d’opinion Ifop.

«D’aucuns feront le rapprochement entre le parcours de Emmanuel Macron, notamment à la banque Rothschild, et le symbole que certains veulent y voir: incarnation du tournant social libéral et un certain mépris de classe», explique-t-il.

Emmanuel Macron «s’est excusé, dont acte», a réagi le premier ministre, Manuel Valls. «C’est suffisamment rare dans la vie politique qu’un ministre, qu’un responsable s’excuse pour des propos (…) pour qu’on en rajoute pas», a-t-il ajouté.

L’illettrisme concerne toujours en France 7% des adultes de 18 à 65 ans, soit 2,5 millions de personnes, selon une étude de l’Insee rendue publique fin 2012.
(afp/Newsnet)