Affaire Pastor: le Polonais Janowski nie farouchement

 

L’énigmatique Polonais Wojciech Janowski, qui avait avoué le 26 juin avoir commandité l’assassinat de sa richissime belle-mère monégasque Hélène Pastor, avant de se rétracter, a clamé son innocence lundi 22 septembre devant le juge d’instruction.

Hélène Pastor, 77 ans, héritière d’un empire de bâtisseurs à Monaco, ainsi que son chauffeur de 54 ans, Mohamed Darwich, étaient tombés le 6 mai dans un guet-apens mortel devant un hôpital de Nice, dans le sud-est de la France.

Maitrise imparfaite du français

Le 27 juin, au lendemain de ses aveux, Wojciech Janowski, avait été inculpé pour avoir commandité le double assassinat. L’un de ses avocats, Erick Campana, a insisté sur sa maîtrise imparfaite du français qui a pu fausser ses déclarations en garde à vue. Un traducteur était présent au cours d’une audition de 6 heures lundi, la première depuis sa mise en examen (inculpation).

M. Janowski a «farouchement nié» les faits reprochés, expliquant qu’il n’avait «rien à voir avec cet assassinat». «Il a démontré qu’il n’avait pas de problème financier, qu’il n’avait aucun mobile. Au contraire, on a affaire à un homme qui a tout perdu et qui vivait très confortablement à Monaco», a poursuivi Me Campana.

D’ici «environ un mois et demi», une confrontation est prévue avec son principal accusateur, son coach sportif Pascal Dauriac, qui aurait recruté les tueurs. Une demande de remise en liberté devrait être déposée à l’issue de cette confrontation.

Hélène Pastor dure en affaires

Pour les enquêteurs, l’homme d’affaires polonais apparaît comme un talentueux mystificateur qui mentait à son entourage, à commencer par Sylvia Pastor, sa compagne pendant 28 ans, avec qui il a eu une fille.

Il a quitté la Pologne jeune, s’installe à Londres, rencontre Sylvia Pastor.

«Elle ne l’épouse pas, car l’argent des Pastor doit aller à ses filles. C’est un clan italien», résume un connaisseur du dossier. «Sa mère, Hélène Pastor, était très dure en affaires. Dans son testament, il y a une égalité parfaite entre ses deux enfants qui vont se partager à 50/50 une fortune évaluée à 12 milliards d’euros (environ 14,5 milliards de francs).»

«C’est un Madoff»

Sylvia faisait une confiance absolue à son compagnon et lui versait la majeure partie des 500’000 euros (plus de 600’000 francs) mensuels alloués par sa mère, a révélé l’enquête. Elle lui demande d’acheter une maison à Londres, au nom de ses deux filles (dont l’une née d’une première union). Janowski met la maison à son propre nom et l’hypothèque.

Le couple commande en 2012 la construction d’un yacht de 22 mètres. Janowski surfacture l’achat à sa femme… d’un petit million. «C’est un Madoff qui avait une emprise sur les gens qu’il côtoyait, un escroc qui a endormi du monde», estime un connaisseur du dossier.(afp/Newsnet)