SOMMET À L’ONU: les dirigeants mondiaux encouragés à «écrire l’histoire»

 

«Nous ne sommes pas là pour parler, nous sommes là pour écrire l’histoire», a lancé ce mardi 23 septembre le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.

«Je vous demande de faire preuve de leadership», a exhorté Ban Ki-moon. Il s’adressait à plus de 120 dirigeants mondiaux réunis au siège de l’ONU pour un sommet sur le climat.

«Le changement climatique menace la paix chèrement acquise, la prospérité et les chances de réussite de milliards de personnes», a-t-il souligné . A la fin du siècle, a-t-il ajouté, «nous ne devons pas émettre plus de carbone que notre planète ne peut en absorber».

Il a appelé les gouvernements à alimenter de 100 milliards de dollars (93 milliards de francs) par an le Fonds vert pour le climat, créé à la Conférence de Copenhague en 2009, mais qui manque cruellement de moyens. La France a annoncé dans la foulée qu’elle contribuerait à hauteur d’un milliard de dollars à ce Fonds vert.

Contribution suisse

Présente à New York, Doris Leuthard a constaté que «malheureusement trop peu de choses» ont changé à l’échelle mondiale au niveau climatique. «Il faut agir maintenant», a-t-elle martelé à la tribune la conseillère fédérale.

«Nous avons besoin d’une vision, d’une volonté politique et d’instruments qu’il faudra traduire en engagements et en actes», a lancé la ministre de l’environnement. Pour cela, chacun doit être disposé à fournir une contribution équitable.

La Suisse examine également un appui financier d’au moins 100 millions de dollars au Fonds vert. Elle devrait l’annoncer officiellement lors de la conférence des donateurs au fonds qui se tiendra en novembre.

De son côté, le président américain Barack Obama a appelé à la conclusion fin 2015 à Paris d’un accord mondial «ambitieux» pour lutter contre le réchauffement climatique, menace «urgente et croissante». M. Obama a souligné la «responsabilité particulière» des Etats-Unis et de la Chine, les deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre de la planète.

Les Etats-Unis annonceront au premier trimestre 2015 leurs objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre au-delà de 2020, qui seront au coeur de l’accord de Paris.

Préparer la Conférence de Paris

Ce sommet représente la plus forte concentration de dirigeants jamais réunis pour discuter du climat. Il a pour but de faciliter un accord contraignant à la Conférence de Paris en décembre 2015, prochaine étape cruciale des négociations sur le climat. L’accord scellé à Paris entrerait en vigueur en 2020.

Plus de 200 entreprises sont aussi représentées au sommet et pourraient annoncer des partenariats et des initiatives concrètes.

«Je demande à tous les gouvernements de s’engager à conclure un accord universel et significatif sur le climat à Paris en décembre 2015 et de faire tout ce qu’ils peuvent pour limiter la hausse de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius», l’objectif fixé à Copenhague, a dit M. Ban.

Selon les scientifiques, si les émissions de gaz à effet de serre dont le gaz carbonique restent à leur niveau actuel, la planète se réchauffera de quatre ou cinq degrés à la fin du siècle. Cette hausse de température déclenchera des phénomènes météorologiques extrêmes et fera monter le niveau des mers.

Scepticisme

Mais deux des plus gros pollueurs de la planète avec les Etats-Unis, la Chine et l’Inde, ne sont pas représentés par leurs chefs d’Etat respectifs, ce qui jette un doute sur la réussite de ce sommet.

Pour l’ONG Oxfam, «peu de gouvernements seront en mesure de prendre de véritables engagements» chiffrés. Les initiatives que pourront prendre à cette occasion le secteur privé ou des fondations ou associations «sont utiles, mais peu nombreuses et pas déterminantes».

(ats/Newsnet)