UKRAINE: La rébellion prorusse souffle le chaud et le froid

 

Malgré des combats sporadiques autour de l’aéroport de Donetsk, la rébellion prorusse a annoncé ce mardi 23 septembre avoir commencé le retrait de son artillerie dans les secteurs où l’armée ukrainienne en a fait de même.

Après un début de journée marqué par l’annonce de la part des séparatistes du retrait de leur artillerie, ces mêmes séparatistes prorusses ont jeté de l’huile sur le feu ce mardi 23 septembre en annonçant l’organisation d’élections présidentielle et législatives en novembre dans l’est, rejetant ainsi le plan de paix de Minsk.

L’annonce de scrutins simultanés le 2 novembre prochain dans les régions russophones de Donetsk et de Lougansk est un camouflet pour le chef de l’Etat ukrainien Petro Porochenko qui avait proposé aux séparatistes le principe d’un «statut spécial» pour trois ans.

Dans la douleur

En retirant graduellement leurs canons, les belligérants devaient permettre la mise en œuvre d’une zone tampon de 30 km le long de la ligne de front gelée le 19 septembre. Mais cette zone démilitarisée, au cœur de l’ébauche d’accord de paix entre Kiev et séparatistes des régions russophones de Donetsk et de Lougansk, vient au monde dans la douleur, trois jours après la signature à Minsk d’un accord renforçant les premières mesures de cessez-le-feu.

Un habitant de Donetsk a ainsi été tué dans des combats dans les dernières 24 heures, première victime civile depuis la signature samedi du mémorandum de Minsk. Et des journalistes de l’AFP sur place ont pu constater mardi de nombreux tirs d’artillerie, notamment des salves de roquettes Grad à l’est de Donetsk.

Positions problématiques

Le long des plus de 230 km de ligne de front entre Lougansk au nord et Novoazovsk au sud, plusieurs positions posent encore problème. Notamment le très stratégique aéroport de Donetsk, ville qui comptait un million d’habitants avant le début des combats.

En mai, les rebelles prorusses avaient pris l’aéroport, provoquant une intervention musclée de l’armée ukrainienne qui en avait repris le contrôle partiel. Depuis, les combats sont quasi quotidiens.

Kiev et la rébellion ont répété qu’ils n’avaient aucune intention d’abandonner leurs positions. «L’aéroport est sur notre territoire», a déclaré un des dirigeants de la République populaire de Donetsk (RPD), autoproclamée, Andreï Pourguine.

L’aéroport était en feu mardi matin, à la suite d’échanges de tirs à l’arme lourde, selon des journalistes de l’AFP.

Pression européenne

Des signes d’accalmie sont tout de même perceptibles: des convois d’aide russe et ukrainien ont pu parvenir pendant le week-end à Donetsk et à Lougansk. Et pour la première fois depuis le 26 juillet, un train en provenance de Kiev a atteint Lougansk lundi.

Le conflit en Ukraine a fait jusqu’ici 3245 morts, selon un nouveau bilan de l’ONU présenté mardi à Genève devant le Conseil des droits de l’Homme.

Sur le plan économique, le commissaire européen à l’Energie, l’Allemand Günther Oettinger, se trouvait mardi à Kiev pour des discussions sur fond d’incertitudes quant à la capacité de l’Ukraine à passer l’hiver après l’interruption en juin des livraisons de gaz russe.

Il a appelé la Russie à ne pas utiliser le gaz comme une arme pour faire pression sur l’Ukraine, tout en plaidant pour une solution «provisoire» avec Moscou afin d’assurer les livraisons de gaz à l’Europe.

(ats/Newsnet)