Accord entre Kiev et Moscou pour rétablir le gaz vers l’Ukraine

 

Kiev va notamment verser 3,1 milliards de dollars (2,9 milliards de francs) à Gazprom d’ici fin décembre. Selon cet «accord intérimaire» préalable, qui doit encore être approuvé par les gouvernements ukrainien et russe, Gazprom est également prêt à livrer à l’Ukraine au moins 5 milliards de mètres cubes de gaz dans les mois qui viennent, contre paiement anticipé de 385 dollars les 1000 mètres cubes, a dit le commissaire européen sortant à l’Energie, Günther Oettinger.

L’accord intervenu ce vendredi 26 septembre doit permettre à l’Ukraine et à tous les pays européens qui dépendent du transit par l’Ukraine de ne pas se retrouver à court de gaz pendant les six prochains mois, a-t-il déclaré, qualifiant l’accord, qui doit encore être approuvé par les deux capitales, de «solution intérimaire pour assurer l’approvisionnement jusqu’au printemps».

Paiement en deux tranches

L’accord prévoit un paiement en deux tranches de Kiev à Gazprom pour éponger une partie de la dette du passé: 2 milliards de dollars seront versés d’ici fin octobre et 1,1 milliard entre début novembre et fin décembre.

Les 3,1 milliards en question correspondent à ce que l’Ukraine considère être sa dette. De son côté, Gazprom réclame 5,3 milliards. Un tribunal d’arbitrage à Stockholm doit trancher, mais pas avant plusieurs mois. Selon l’issue de cette procédure, l’Ukraine devra ou pas compléter le paiement qu’elle s’apprête à effectuer.

Günther Oettinger s’exprimait lors d’une conférence de presse à Berlin, à l’issue d’une réunion avec le ministre de l’Energie russe Alexandre Novak et son homologue ukrainien Iouriï Prodan pour tenter de trouver une issue à la crise du gaz.

Le paiement sera garanti par le Fonds monétaire international (FMI), a expliqué le responsable européen. Après consultation de leurs gouvernements par les deux ministres, une nouvelle réunion avec le même format est prévue en fin de semaine prochaine dans la capitale allemande pour entériner l’accord.

Appel de Didier Burkhalter

A New York, le président de la Confédération Didier Burkhalter a esquissé vendredi trois axes destinés à reconsolider la sécurité en Europe. Le chef de la diplomatie suisse a estimé au cours d’une réunion de l’OSCE qu’il fallait dans un premier temps stabiliser la situation en Ukraine.

Au cours de cette réunion informelle, le président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a demandé aux 25 ministres des affaires étrangères présents de fournir les ressources nécessaires à la mission d’observation en Ukraine afin qu’elle puisse travailler «de manière efficace, sans retard et en sécurité».

En raison des activités supplémentaires demandées aux observateurs de l’OSCE par le protocole et le mémorandum de Minsk, le budget alloué à cette mission a été augmenté de 30 millions d’euros, a précisé M. Burkhalter.

La trêve se consolide

Sur le terrain, la trêve des combats se consolide le long de la ligne de front dans les régions séparatistes russophones de Donetsk et de Lougansk (est de l’Ukraine).

A Soledar (nord de Donetsk), des négociations se sont engagées entre les troupes ukrainiennes et les séparatistes prorusses pour discuter de la création d’une «zone tampon» de 30 km dans l’est de l’Ukraine. La Russie, qui nie toute implication dans le conflit, a démenti la participation de ses responsables militaires lors de cette rencontre préliminaire.

A Chtchastie, à 20 km de Lougansk, un civil a cependant été tué et 16 autres blessés lorsque les rebelles ont ouvert le feu en direction de la ville, a affirmé Vladislav Seleznev, un porte-parole de l’armée régulière.

Trois soldats ukrainiens ont par ailleurs été blessés près de Kamianka, dans la région de Donetsk, lors d’une attaque rebelle, a annoncé l’armée ukrainienne.

Le groupe des sept pays les plus développés, le G7, avait menacé jeudi la Russie de nouvelles sanctions en cas de non-respect des accords de cessez-le-feu négociés à Minsk en septembre.(ats/Newsnet)