ETAT ISLAMIQUE: Rencontre franco-turque pour mieux lutter contre les djihadistes

 

Le but de la visite de la France en Turquie ce vendredi 26 septembre est «d’améliorer la communication» entre les services des deux pays en matière de lutte contre les filières djihadistes. Dans la province syrienne d’Alep, plus de 200 combattants ont rejoint l’Etat islamique depuis deux semaines.

La réunion à Ankara intervient quelques jours après un cafouillage diplomatico-policier survenu lors de l’expulsion de trois djihadistes présumés français de Turquie. L’incident a illustré les difficulté de la coopération entre les deux pays sur ce dossier.

Mardi, trois Français ont pu rentrer de Turquie en France en trompant la vigilance de la police française qui les attendait au mauvais endroit.

Après un séjour de plusieurs mois en Syrie, les trois hommes avaient été arrêtés fin août à leur retour en Turquie et placés en centre de rétention administrative pour «séjour illégal» sur le sol turc. Expulsés, ils devaient initialement prendre un vol pour Paris mais ont finalement rallié Marseille (sud) sans que les autorités turques préviennent la France.

Considérés comme des proches de Mohammed Merah, abattu par la police en 2012 après avoir tué sept personnes dans le sud-ouest de la France, ils se sont finalement livrés à la police et se trouvaient toujours vendredi en garde à vue.

Combattants de 15 nationalités

Vendredi toujours, l’Observatoire syrien des Droits de l’homme (OSDH) a indiqué que plus de 200 combattants ont rejoint l’Etat islamique (EI) dans la province syrienne d’Alep depuis que Barack Obama a annoncé début septembre que les Etats-Unis attaqueraient le groupe djihadiste dans ce pays.

Les recrues viennent pour l’essentiel du Front al Nosra, la branche syrienne d’Al Qaïda. Elles sont presque toutes syriennes, même si elles sont au total de 15 nationalités différentes, précise l’OSDH, une organisation basée à Londres qui couvre la situation en Syrie depuis le début du conflit en mars 2011.

Barack Obama avait annoncé le 10 septembre sa volonté d’intensifier la lutte contre l’EI et son intention de mener des frappes aériennes en Syrie. Les attaques ont débuté le 23 septembre et sont prévues pour durer, a dit le président américain.

L’émir du Qatar Tamim ben Hamad al Thani estime néanmoins que la coalition conduite par les Etats-Unis ne parviendra pas à triompher des djihadistes de l’Etat islamique tant que Bachar al Assad se maintiendra au pouvoir en Syrie.

«Oui, il faut lutter contre le terrorisme», a commenté l’émir qatari. «Mais je pense que la cause principale de tout cela est le régime en Syrie et ce régime doit être puni», ajoute-t-il dans un entretien accordé à la chaîne américaine CNN.(ats/Newsnet)