PROCÈS: Karadzic «ignorait tout du massacre de Srebrenica»

 

Radovan Karadzic «ignorait tout du massacre de Srebrenica en 1995», a plaidé ce jeudi 2 octobre son avocat devant le TPI pour l’ex-Yougoslavie.

L’ancien chef politique des Serbes de Bosnie «n’est donc pas coupable de génocide», selon lui. Le verdict de ce procès n’est pas attendu avant une année.

«Il n’y a pas la moindre preuve montrant que le Dr Karadzic ait planifié ou ordonné l’exécution de prisonniers, ou même qu’il en était au courant», a assuré Peter Robinson, conseiller juridique de Radovan Karadzic. «En fait, ils (ces événements, Ndlr.) lui ont été cachés», a-t-il affirmé devant le Tribunal pénal international (TPI) pour l’ex-Yougoslavie.

Radovan Karadzic, 69 ans, est notamment accusé du massacre de près de 8000 hommes et garçons musulmans par les forces serbes de Bosnie à Srebrenica en juillet 1995. Il s’agit du pire massacre commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

«Nettoyage ethnique»

Ce massacre s’inscrit dans le nettoyage ethnique de larges territoires de la Bosnie planifié, selon l’accusation, par Radovan Karadzic avec le général Mladic et l’ex-président yougoslave Slobodan Milosevic à l’issue du démantèlement de la Yougoslavie en 1991. Leur but était de chasser musulmans, Croates et autres non-serbes de ces zones pour créer un Etat serbe ethniquement pur, selon l’accusation.

Radovan Karadzic doit répondre de onze charges de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre présumés commis lors de la guerre de Bosnie. Celle-ci a fait quelque 100’000 morts et 2,2 millions de déplacés entre 1992 et 1995.

Longue procédure

Un jugement n’est pas attendu avant octobre 2015. L’accusation a requis la prison à vie, alors que Radovan Karadzic, qui assure sa défense avec l’aide d’un conseiller juridique, plaide non coupable.

Mercredi, au premier jour de plaidoirie, Radovan Karadzic avait assuré avoir été «un vrai ami des musulmans». A l’ouverture de son procès en mars 2010, il avait assuré que le massacre de Srebrenica était un «mythe».(ats/Newsnet)