Hong Kong toujours paralysée par les manifestations

 

Une centaine de protestataires poursuivaient le mouvement ce vendredi 3 octobre.

La plupart des manifestants qui s’étaient rassemblés en masse dans la nuit devant les bâtiments abritant le siège du conseil législatif et l’exécutif local étaient rentrés chez eux vendredi matin, mais une centaine de protestataires déterminés demeuraient en place. Le siège du pouvoir, situé dans un quartier central de l’ex-colonie britannique, est devenu le point de ralliement des protestataires descendus depuis dimanche par dizaines de milliers dans les rues.

En attendant, les principales artères de la ville étaient toujours bloquées. A l’instar des transports publics, des quartiers entiers sont paralysés. Les activités économiques sont fortement perturbées et la Bourse a reculé de 1,16% à sa réouverture vendredi après deux jours fériés.

Le mouvement prodémocratie réclame l’instauration d’un suffrage universel plein et entier ainsi que la démission du chef de l’exécutif local, Leung Chun-ying, qu’il considère comme la marionnette de Pékin.

Mais de nombreux manifestants sont sceptiques quant aux chances de réussite des négociations: «C.Y», comme est surnommé à Hong Kong le chef de l’exécutif, a réaffirmé qu’il ne démissionnerait pas tandis que Pékin a assuré qu’il ne bougerait pas d’un pouce sur les exigences de libertés démocratiques des protestataires.

Editorial sévère

Leurs demandes (des manifestants, ndlr) «ne sont ni légales, ni raisonnables», a averti le Quotidien du peuple, organe du Parti communiste au pouvoir, dans un éditorial sévère.

Les manifestants sont vent debout contre la décision de la Chine, annoncée en août, d’accorder le suffrage universel pour l’élection du chef de l’exécutif en 2017 tout en gardant le contrôle des candidatures, en violation, selon eux, des engagements pris par Pékin en 1997 après 150 ans de présence britannique.

Leurs manifestations vont à «l’encontre des principes légaux et sont vouées à l’échec» et Pékin ne fera aucune concession, a encore souligné le Quotidien du peuple.

Hong Kong traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. Dans des scènes de rue chaotiques, les policiers ont tenté de se frayer un passage au milieu de la centaine de manifestants qui bloquaient une sortie devant les bâtiments officiels, expliquant qu’ils devaient en extraire un officier malade.

Mais aux cris de «menteurs, menteurs», les manifestants très remontés ont refusé de bouger avant que les policiers ne réussissent à forcer un passage et permettent à une ambulance de passer.

Dialogue possible

Les manifestants, qui sont depuis des semaines le fer de lance du mouvement, avaient donné au chef de l’exécutif jusqu’à jeudi à minuit pour démissionner. Peu avant l’expiration de l’ultimatum, Leung a refusé sans surprise d’accéder à cette exigence tout en proposant aux étudiants l’ouverture d’un dialogue avec la secrétaire en chef de son gouvernement.

Occupy Central, le principal mouvement prodémocratie, a salué l’opportunité de dialoguer avec les autorités, espérant que les discussions soient l’occasion «d’un tournant dans l’impasse politique actuelle». La date du début des discussions n’était pas connue dans l’immédiat. (ats/Newsnet)