UKRAINE: Burkhalter «consterné» par la mort du Suisse à Donetsk

 

Un collaborateur suisse du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), âgé de 38 ans, a été tué jeudi lors d’un bombardement dans le centre de Donetsk, la principale ville aux mains des rebelles prorusses dans l’est de l’Ukraine, a indiqué un responsable des services de secours. Sur son compte Twitter, le CICR a confirmé avoir été visé.

Une équipe de l’AFP a vu le corps de la victime, gisant dans une mare de sang, face contre terre, à l’extérieur du bâtiment où le CICR a ses bureaux. Un responsable des services de secours ukrainiens, Andriï Livtchenko, a indiqué qu’il s’agissait «d’un citoyen de Genève qui faisait partie de la mission locale du CICR». D’autres sources indiquaient que l’employé était tessinois.

Un obus tombé près du bureau du CICR

Le collaborateur a été tué par un obus tombé près du bureau de l’organisation situé dans un bâtiment de trois étages à Donetsk.

Les bureaux du CICR sont situés à moins d’un kilomètre du quartier général de la sécurité publique, occupé par les séparatistes prorusses, avec d’autres sites stratégiques de la ville, depuis avril.

CICR bouleversé

L’agence de presse russe Interfax a également confirmé qu’un bâtiment du CICR sur place avait été pris pour cible. Un peu plus tard, un porte-parole du CICR, Ewan Watson, a confirmé à l’agence Reuters «qu’un de nos collègues, un ressortissant suisse, a été tué à Donetsk. Nous sommes bouleversés par cette perte», a-t-il indiqué. Le CICR entend maintenant faire toute la lumière sur ce drame.

Sur son compte Twitter, le CICR a confirmé depuis son siège genevois «un incident tragique» survenu dans son bureau de Donetsk, sans donner davantage de détails sur l’origine du défunt.

L’organisation demande également dans un tweet aux médias de respecter l’intimité de la famille et des amis du défunt, des photos d’un passeport supposé appartenir à ce dernier circulant notamment sur les réseaux sociaux.

Accusations des deux bords

Sur place, les vitres de l’immeuble ont été soufflées ainsi que celles de bâtiments environnants, lors du premier bombardement à frapper le centre-ville de Donetsk depuis la trêve signée à Minsk, en Biélorussie, entre l’Ukraine, la Russie et les rebelles prorusses.

Les rebelles prorusses ont accusé l’artillerie ukrainienne d’être à l’origine de cet incident. Dans la foulée, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Pavel Klimkine, a lui mis en cause les séparatistes prorusses dans cette attaque.

«Je n’ai qu’une question: est-ce que les terroristes ont la moindre idée de ce qu’est l’humanité quand ils bombardent le bureau de Donetsk du CICR, dont le seul but est d’aider les gens ?», a-t-il dit.

Burkhalter «consterné»

Le chef du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), Didier Burkhalter, aussi président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), très active sur la crise ukrainienne, s’est dit jeudi soir «consterné» et «bouleversé» par la mort du collaborateur suisse du CICR.

Il a transmis ses sincères condoléances à la famille de la victime ainsi qu’au CICR directement, tout en réitérant ses appels à toutes les parties pour faire en sorte que les armes se taisent en Ukraine.

Le chef de la diplomatie suisse a également mis en exergue, dans un communiqué publié jeudi soir par le DFAE, le rôle important joué par le CICR sur le terrain et demandé à nouveau aux belligérants d’assurer la sécurité de ses collaborateurs ainsi que celle des civils.(ats/Newsnet)