Pèlerinage du hajj: deux millions de fidèles lapident Satan

 

Les hommes vêtus de blanc et les femmes portant des habits couvrant entièrement le corps se succédent ce samedi 4 octobre 2014 pour s’adonner à ce rituel qui consiste à jeter sept pierres le premier jour sur la grande stèle, et 21 pierres le lendemain ou le surlendemain sur les trois stèles (grande, moyenne, petite).

Le flux des fidèles à Mina, une cité de toile qui ne s’anime qu’une fois par an durant les jours du hajj, était canalisé par les agents de sécurité, qui formaient une chaîne humaine autour des accès au site de la lapidation. Un pèlerin jordanien, Mohsen al-Omar, en sueur, a confié que les souffrances endurées par la chaleur et les déplacements en foule ne faisaient qu’ajouter à «la joie d’accomplir les rites» du hajj.

Des milliards dépensés

Alors que les autorités ont dépensé des milliards de dollars pour agrandir et moderniser les lieux saints, Mohamed Khan, un Pakistanais de 29 ans, s’est plaint d’un manque de «services de base» comme «l’eau ou les zones ombragées». «Les pèlerins s’organisent tout seuls, et cela crée des problèmes», a-t-il dit.

Les fidèles ont passé la nuit dans la vallée proche de Mouzdalifa après avoir prié toute la journée de vendredi sur le Mont Arafat, le moment fort du pèlerinage.

La lapidation symbolise, selon la tradition musulmane, la résistance à Satan qui est apparue en trois endroits différents au patriarche Abraham pour le dissuader de sacrifier, comme le lui ordonnait Dieu, son fils Ismaël. Alors qu’il s’apprêtait à faire ce sacrifice, Abraham a reçu un mouton qu’il a égorgé à la place.

De Lagos à Kaboul et de Manille à Moscou

Pour se rappeler le geste d’Abraham, les pèlerins immolent une bête, généralement un mouton dont la viande est offerte aux nécessiteux, une tradition observée parmi les quelque 1,5 milliard de musulmans dans le monde. Cependant, les pèlerins ne s’adonnent plus eux-mêmes au rituel du sacrifice. Ils paient des agences spécialisées qui distribuent en leur nom la viande à des musulmans dans différents pays.

De Lagos à Kaboul, et de Manille à Moscou, les fidèles célèbrent l’Aïd Al-Adha: des moutons, des chèvres ou des veaux sont égorgés et des prières sont dites dans des mosquées et des parcs. Le hajj, plus grand pèlerinage annuel au monde, est l’un des cinq piliers de l’islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens.

(ats/Newsnet)