UKRAINE: Violents combats autour de l’aéroport de Donetsk

 

Au lendemain d’une journée d’attaques et de contre-attaques à l’aéroport de Donetsk, la principale ville aux mains des séparatistes, l’armée ukrainienne a indiqué en milieu de journée que deux de ses soldats avaient péri au cours des dernières 24 heures.

Elle a aussi affirmé samedi que les séparatistes pro-russes avaient subi vendredi leurs plus lourdes pertes depuis le cessez-le-feu du 5 septembre: douze hommes ont été tués dans l’offensive contre l’aéroport de Donetsk.

Kiev redoute de perdre l’aéroport

Le porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko, a assuré que l’armée était toujours maîtresse de l’aéroport, seule enclave qu’elle contrôle depuis le mois de mai dans une ville entièrement aux mains des séparatistes. Kiev redoute de perdre une infrastructure qui permettrait aux indépendantistes d’acheminer facilement de l’aide en provenance de Russie.

Le «premier ministre» prorusse de la république autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, a lui affirmé vendredi que la rébellion contrôlait 95% de l’aéroport.

«On ne contrôle pas l’aéroport mais les combats sont plus sporadiques, il reste des poches de résistance, surtout dans les sous-sols, qu’on essaie de nettoyer», a indiqué samedi à l’AFP un combattant rebelle gardant un poste de contrôle à environ 2 km de l’aéroport, alors qu’une roquette s’abattait à une vingtaine de mètres de là.

Semaine particulièrement violente

Deux enfants ont par ailleurs été tués et cinq autres blessés vendredi à 30 km à l’est de Donetsk en tentant de déplacer un obus qui n’avait pas encore explosé, ont annoncé les autorités régionales.

Alors que la semaine qui s’achève s’est traduite par un net regain de violence après une accalmie en septembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a «fermement condamné» la mort jeudi dans un bombardement d’un employé suisse du CICR, réclamant «une enquête exhaustive et approfondie». Les deux camps se sont rejeté la responsabilité de la mort du travailleur humanitaire.

Les combats engagés en avril dans l’est du pays ont fait au moins 3200 morts, selon l’ONU. Le président ukrainien Petro Porochenko a pour sa part indiqué vendredi que 967 soldats ukrainiens (armée, volontaires et Garde nationale) étaient morts au combat.

Kerry dit son inquiétude à Lavrov

Sur le front diplomatique, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a fait part à son homologue russe Sergueï Lavrov de son «inquiétude» face au regain de violences. Il a exhorté Moscou et les séparatistes à respecter les cessez-le-feu signés en septembre.

Selon un «mémorandum» conclu le 20 septembre par les belligérants et par la Russie, tous les combattants étrangers sont censés quitter le territoire de l’Ukraine. Moscou, qui s’est emparé au printemps de la péninsule de Crimée, dément toutefois les accusations de Kiev et des Occidentaux selon lesquelles ses troupes combattent aux côtés des séparatistes.

L’Allemagne envisage elle d’envoyer 200 soldats en Ukraine pour assurer la sécurité de la mission de l’OSCE pour laquelle Paris et Berlin ont proposé des drones de surveillance, affirme samedi le quotidien allemand «Bild». Le débat est actuellement vif outre-Rhin sur l’engagement des forces militaires allemandes sur le terrain des opérations.

(ats/Newsnet)