
Uhuru Kenyatta est devenu vers 10h le premier chef d’Etat en cours de mandat à comparaître devant la CPI est poursuivi pour son rôle présumé dans les violences qui ont déchiré le Kenya en 2007 et 2008, qui ont fait plus de 1000 morts et 600’000 déplacés.
Uhuru Kenyatta a été accueilli devant le bâtiment de la Cour par une cinquantaine de partisans qui criaient, chantaient et dansaient ce mercredi 8 octobre.
Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, il a dû se frayer un chemin à travers ses partisans pour atteindre le bâtiment de la CPI. Il ne s’est pas adressé à la presse.
Arborant les couleurs nationales, certains de ses partisans portaient des panneaux, dont les textes disaient, par exemple : «Laissez notre président en paix, il est innocent». Le co-accusé de Uhuru Kenyatta, le présentateur de radio Joshua Arap Sang, a même été porté en héros par la petite foule présente.
Coopération difficile
Le président kényan doit comparaître à La Haye, où siège la CPI, pour une audience technique. Les juges ont estimé que la procédure contre Uhuru Kenyatta en est «à un stade crucial» et ont exigé sa présence.
Le procès du président kényan devait initialement s’ouvrir également en septembre 2013, mais a été reporté à de nombreuses reprises sur fond d’accusations quant à des intimidations de témoins.
La probabilité que ce procès ne s’ouvre un jour n’a en fait cessé de se réduire au fil des mois, surtout depuis que l’accusation a demandé son report sine die, faute de preuves suffisantes. C’est dans ce contexte que les juges ont convoqué l’audience de mercredi.
Le procureur accuse Nairobi de ne pas coopérer avec la CPI en refusant notamment de lui transmettre des relevés bancaires ou téléphoniques. Ces derniers pourraient prouver, selon elle, que Uhuru Kenyatta a orchestré une partie des violences de 2007-2008.(ats/Newsnet)