NOBEL DE LA PAIX: Un journal russe, Malala et des Tunisiens parmi les favoris

 

On saura ce vendredi 10 octobre qui sera le prix Nobel de la paix. Les papables sont nombreux.

«Un syndicat (tunisien) pourrait damer le pion à Malala», titrait jeudi soir la télévision publique norvégienne NRK, dont les pronostics Nobel ont souvent visé juste ces dernières années. «Mais elle compte cette année encore parmi les favoris pour le prix Nobel de la paix», ajoutait NRK, brouillant ainsi les cartes.

Pas moins de 278 individus et organisations étaient en lice cette année, un nombre record de candidatures alors même que l’actualité internationale a été tumultueuse, marquée par la crise ukrainienne, l’offensive djihadiste, en Syrie et en Irak, l’intervention israélienne à Gaza et les violences dans de nombreux pays africains.

Le nom du lauréat sera révélé à 11 heures à l’Institut Nobel d’Oslo.

Selon NRK, la démocratisation de la Tunisie après la chute du régime Ben Ali est le seul épisode du Printemps arabe ayant connu une issue positive et le Nobel pourrait aller à des acteurs du processus, tels que le syndicat UGTT et/ou le président Moncef Marzouki.

Malala, bête noire des talibans

Bête noire des talibans qui ont attenté à sa vie à cause de son engagement pour l’éducation des filles, Malala Yousafzai compte, comme l’an dernier, parmi les «nobélisables» bien que sa jeunesse –17 ans– puisse encore plaider contre elle.

Sont également cités le journal russe Novaïa Gazeta, rare média d’opposition dans la Russie de Vladimir Poutine, et son rédacteur en chef Dmitri Mouratov qui s’étaient notamment distingués en publiant en Une «Pardonnez-nous, les Pays-Bas» après la destruction du vol MH17 au-dessus de l’Ukraine.

Le choix de Novaïa Gazeta, qui a payé un lourd tribut avec l’assassinat de plusieurs de ses journalistes parmi lesquels Anna Politkovskaïa, serait une première puisque le Nobel n’a jamais récompensé les médias dans le passé.

Il braquerait les projecteurs sur les atteintes aux droits et libertés d’une Russie qui a aussi adopté une ligne dure en politique étrangère comme en témoigne le rattachement de la Crimée et le soutien aux rebelles séparatistes de l’Est de l’Ukraine.

D’autres militants russes des droits de l’Homme sont aussi évoqués comme la figure historique Lioudmila Alexeeva.

Un pronostic pas facile

Pronostiquer un Nobel n’est pas chose facile car la liste des candidats est tenue secrète, seuls quelques noms étant parfois révélés par les parrains.

Certains noms reviennent année après année comme le médecin congolais Denis Mukwege qui soigne les femmes victimes de violences sexuelles, le théoricien américain de l’action non-violente Gene Sharp ou encore le militant biélorusse des droits de l’Homme Ales Beliatski.

Observateur attentif de la chose Nobel qui n’a cependant encore jamais tapé dans le mille avec ses prévisions, le directeur de l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo (Prio), Kristian Berg Harpviken, parie sur la victoire de la «Société de soutien à l’article 9», un groupe d’activistes attachés au pacifisme ancré dans la Constitution japonaise.

Sont aussi cités l’ex-consultant de l’Agence de sécurité américaine (NSA) Edward Snowden, qui a révélé l’ampleur du programme de surveillance de son ancien employeur, de même que le pape François, notamment pour son combat pour la réduction des inégalités entre riches et pauvres.

Après celui de la paix, seul Nobel à être décerné à Oslo, le prix d’économie conclura lundi à Stockholm la saison des Nobel qui a notamment vu la victoire du Français Patrick Modiano en littérature.

(afp/Newsnet)