
Le général Olexandre Kikhtenko, 58 ans, ex-commandant des troupes du ministère de l’Intérieur, remplace depuis ce vendredi 10 octobre M. Tarouta, originaire de la région. Ce dernier avait été nommé à ce poste en mars pour mettre un terme à la rébellion séparatiste prorusse.
M. Tarouta avait vertement critiqué en septembre les initiatives de paix du président Petro Porochenko pour l’Est rebelle. Il avait qualifié de «viol» la décision d’octroyer un statut spécial aux régions rebelles prorusses de Donetsk et de Lougansk.
Rumeurs de négociations sur l’aéroport
C’est aussi lui qui avait évoqué le 1er octobre, dans une déclaration à un média local, des négociations pour échanger l’aéroport de Donetsk contre des territoires adjacents à la ville. Actuellement, l’aéroport est aux mains des loyalistes et théâtre d’intenses combats entre l’armée ukrainienne et les séparatistes.
Le service de presse de l’ex-gouverneur avait expliqué par la suite que la phrase avait été sortie de son contexte. Mais Kiev avait jugé que cette déclaration avait été faite à des fins électorales en vue des élections législatives anticipées du 26 octobre.
Son successeur est le général Kikhtenko, originaire de la région de Kharkiv (est) et diplômé d’une académie militaire à Moscou. Il est tête de liste du nouveau parti «Force et honneur», dont le chef Igor Smechko a été récemment nommé responsable du renseignement extérieur auprès de la présidence. Chef des troupes spéciales du ministère de l’Intérieur depuis 2005 il a été limogé en 2010, après l’arrivée au pouvoir du président prorusse Viktor Ianoukovitch.
Salves et explosions
Sur le terrain, trois civils ont été tués et cinq blessés en 24 heures à Donetsk, a annoncé vendredi la mairie. La situation restait tendue, des salves et des explosions retentissaient dans le quartier Kievski, proche de l’aéroport de Donetsk.
Dans la région séparatiste voisine de Lougansk, les insurgés ont tiré depuis des chars sur la centrale thermique de la localité de Chtchastia qui approvisionne en électricité la ville de Lougansk, a annoncé vendredi matin le gouverneur de la région désigné par Kiev, Guennadi Moskal.
L’attaque a fait trois blessés dont un employé du site et deux soldats. La centrale est en partie «hors de service», selon la même source. Selon l’armée ukrainienne, les insurgés ont tiré à maintes reprises contre les positions ukrainiennes près des localités de Chtchastia et Debaltseve, noeud ferroviaire stratégique qui relie les régions de Donetsk et de Lougansk.
Drones français et allemands
Depuis le cessez-le-feu décrété le 5 septembre, les combats ont baissé d’intensité, mais se poursuivent dans plusieurs poches de résistances causant de lourds bilans dans les rangs de l’armée ukrainienne et parmi les civils. Selon l’ONU, 331 personnes ont péri dans l’Est rebelle de l’Ukraine depuis l’instauration du cessez-le-feu.
Vendredi, la France et l’Allemagne ont officiellement transmis à l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) une proposition conjointe d’envoi de drones pour surveiller le cessez-le-feu dans cette région orientale. C’est le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, qui l’a annoncé vendredi.
Par ailleurs, s’agissant du crash de l’avion de Malaysia Airlines, des experts en médecine légale ont identifié dix nouvelles victimes, a annoncé vendredi aussi le ministère néerlandais de la Justice. Le total des identifications de victimes est ainsi porté à 272 sur les 298 passagers.(ats/Newsnet)