[Commentaire] Dakar-Washington en 8 heures et Dakar-Tambacounda en 9 heures, à quand la fin de cette galère [Photos] ?

 

Incroyable mais vrai ! Le passager qui quitte Dakar pour rallier la capitale fédérale américaine par vol direct arrive plus tôt que celui qui affrète un taxi brousse à la même heure pour aller à Tambacounda. Abracadabrant ! L’on ne peut développer un pays sans des infrastructures routières dignes de ce nom.

Il est peu concevable qu’en ce millénaire dit de révolution scientifique et technologique que l’on ait à parcourir moins de 500 km en 9 heures en taxi brousse. C’est le cas de l’odyssée entre Dakar et Tambacounda. Quelqu’un qui prend un vol direct entre Dakar et Washington arrive avant vous. Ce sont pratiquement de vieilles guimbardes qui font la navette et il y a l’épineuse problématique des routes mal faites et qui se dégradent vite. Quand on dit que l’axe Dakar-Tambacounda-Bamako via Kédougou est un corridor international, et qu’une girafe puisse perdre son petit entre Fatick et Kaolack du fait des crevasses et autres cratères vite transformés en bassins de rétention pendant la saison hivernale, cela est tout simplement ignominieux et indigne d’un pays qui se veut émergent. Que l’on ne nous serve surtout pas qu’un contentieux existe entre l’entreprise qui a réalisé les travaux de ce tronçon de la honte et l’Etat ! Ce disque est maintenant rayé, les usagers veulent entendre autre chose, surtout que la réhabilitation de cette route ne saurait coûter plus de 7 milliards de nos francs à la puissance publique. Y aurait-il d’autres raisons qui font que ce calvaire dure encore ? Eh bien qu’on nous les fasse savoir.

Sur ce même corridor, l’état valétudinaire du tronçon Dialacoto-Mako fait honte et il est dangereux de l’arpenter d’autant plus que l’essentiel de cet axe se trouve dans le parc national du Niokolo Koba. Si par malheur, vous y tombez en panne, et que vous ne parvenez point à téléphoner, bonjour les dégâts.

Il est difficilement admissible que l’on puisse développer un pays sans des infrastructures routières de dernière génération. La vitesse avec laquelle l’axe Kaolack- Fatick et plus récemment Kaolack-Tambacounda se dégrade est plus qu’inquiétant. Cela déteint indiscutablement sur les performances économiques de notre pays. Il faudrait qu’on cesse, depuis plus d’un demi -siècle d’indépendance, de parler de voirie dans ce pays, il faut que ce soit une problématique transcendée une fois pour toutes pour maintenant s’atteler à autre chose. Plusieurs coins et recoins du pays continuent d’être coupés du reste du pays pendant l’hivernage, c’est éprouvant et insupportable.

[orbit]

Boubacar Dembo TAMBA / www.tambacounda.info /