
Vingt ans après la fin de la guerre de 1992-1995, les élections en Bosnie ne suscitent aucun enthousiasme.
«La crise sociale est de plus en plus grande, le nombre de chômeurs augmente. Toutes les conditions pour une destruction sociale sont réunies», a expliqué ce dimanche 12 octobre l’analyste politique Enver Kazaz. «Quels que soient ceux qui prendront le pouvoir, ils pourraient être très vite confrontés à un énorme mécontentement social», met-il en garde.
Les Bosniens sont appelés à pourvoir à pas moins de 518 fonctions électives: les trois élus de la présidence collégiale, le Parlement national, les assemblées des deux entités distinctes (la fédération croato-musulmane de Bosnie-Herzégovine et la Republika Srpska) et dix assemblées cantonales.
«L’impression d’impuissance qui accompagne ces élections est palpable. Le seul résultat possible semble en être une nouvelle rotation temporaire au sein de l’oligarchie au pouvoir», relève le politologue Jasmin Mujanovic, spécialiste des Balkans.
7877 candidats
«Dans un pays qui compte moins de quatre millions de personnes, 7877 candidats brigueront 518 postes. Il y a 65 partis en lice au sein de 24 coalitions avec en plus 24 candidats indépendants», poursuit-il.
Du fait de l’architecture institutionnelle, la Bosnie est de fait un pays dirigé par des partis dont les visions semblent inconciliables. Les dirigeants de la Republika Srpska prônent la sécession, alors les Croates veulent disposer de leur propre entité et les Bosniaques musulmans plaident pour un Etat fort et uni.
«Tant que la Bosnie-Herzégovine restera un pays défini par l’ethno-territorialisme et non par une représentation démocratique véritable, elle continuera d’être en sursis», souligne Kurt Bassuener, chercheur au conseil pour une politique de démocratisation, un centre de réflexion basé à Sarajevo.(ats/Newsnet)