[Audio & Photos] Genève : Pour son combat en faveur de la bonne gouvernance, Aminata Touré reçoit le prix de la Fondation Crans Montana

 

 

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C’est ce 17 octobre que l’ancien premier ministre du Sénégal a reçu le prix de la fondation Crans Montana. Aminata Touré a été récompensé pour ses efforts en faveur de la bonne gouvernance. « Nous avons eu des moments pas simples, mais le pas simple, je continue à croire que c’est ça le chemin » a-elle lancé.

Mimi Touré s’est auréolée de gloire à Genève le 17 octobre dernier. L’ancien premier ministre du Sénégal a reçu le prestigieux prix de la fondation Crans Montana. Selon le président du forum de cette fondation connue pour son combat en faveur de la construction d’un monde plus humain et plus impartial, Mme Aminata Touré qu’ils ont suivie un bon moment « a mis en œuvre des politiques extrêmement fortes de lutte contre le crime économique, la corruption. Elle a mis en branle des lumières qui permettent de rendre plus transparentes les politiques de gestion des affaires de son pays ». Le président du forum de la fondation Crans Montana qui a tout de même reconnu que « les problèmes que rencontre l’Afrique au niveau de la gestion des affaires publiques sont les mêmes qu’en France, en Europe, dans le monde, aux Etats Unis, au Canada » laissera entendre que « vous ne vous faites pas que des amis et  que les choses pourraient s’avérer difficiles » dès que vous vous inscrivez dans ce cadre. Mr le président a au cours de son discours salué la transition démocratique réussie au Sénégal qui fait que sa légitimité est internationalement reconnue mais, cela n’est pas suffisant « car après la transition démocratique, il faut une gestion et un management des affaires publiques qui soient conformes aux grands standards de l’éthique ». Le président de la fondation Crans Montana souhaitera une longue carrière et de grands succès à Aminata Touré, non sans au préalable lui signifier qu’elle « représente pour le Sénégal et l’Afrique une approche vraiment merveilleuse de la gestion des affaires ».

Mimi Touré, visiblement émue par ces propos de signifier sa joie. « C’est avec beaucoup de joie que j’ai constaté que le reste de l’Afrique mais également du monde s’intéressait à ce qu’un tout petit pays comme le Sénégal faisait en matière de bonne gouvernance, et c’est en appréciation de tous ces efforts que ce prix m’est remis, je vous en remercie au nom également des populations du Sénégal » a-t-elle d’entrée de jeu déclaré. L’ancien premier ministre du Sénégal expliquera que « puisque tous ces efforts sont faits pour que les tout petits budgets que nous avons ne soient point dilapidés, je le dis souvent, on s’appelle pays en voie de développement parce qu’on n’a pas assez de ressources. C’est une raison supplémentaire, au-delà de la raison éthique, raison pour laquelle on devrait préserver nos ressources, d’en faire la meilleure utilité pour que ces femmes qui meurent en couche dans les villages, ces enfants intelligents mais qui n’ont nécessairement pas la chance d’aller à l’école, ces populations qui ont le droit à la santé et à la vie puissent accéder à l’eau potable et jouir pleinement de ces droits. Lorsque l’on pense à tous ces défis et à tous ces droits qui ne sont pas encore réalisés, la question de la bonne gouvernance et de la sauvegarde des fonds publics devient une question essentielle ». Mimi Touré soutiendra mettre un lien direct entre la pauvreté, la mauvaise gouvernance et l’instabilité. Elle fera remarquer que la corruption n’est pas l’apanage de l’Afrique ou des pays pauvres, mais que « c’est une activité humaine ». Elle ajoutera que « La différence souvent entre les pays n’est rien d’autre que l’existence ou non d’un cadre juridique, réglementaire et un engagement politique fort, c’est ce qui fait la différence, ce ne sont pas la qualité ou la vertu des uns et des autres. C’est plutôt les mécanismes que l’on met en place pour que cette corruption n’ait pas lieu. Nous avons eu des moments pas simples, c’est clair, mais le « pas simple », je continue à croire que c’est ça le chemin ».

Ban Ki Moon, le secrétaire général des Nations Unies et le président macédonien Gjorge Ivanov ont aussi été récipiendaires, tout comme Hervé Gourdel à titre posthume.

Pour rappel, le Conseil de la fondation Crans Montana travaille également à encourager la coopération internationale et la croissance globale tout en maintenant un haut niveau de stabilité, d’équité et de sécurité. Le premier forum de Crans Montana, en 1990, fut consacré à la reconstruction d’une Europe encore ouverte aux lendemains d’une guerre froide, et qu’il comme partenaire institutionnel l’Onu, l’Unesco, l’Onudi, l’Union européenne, l’Otan ou encore le Conseil de l’Europe.

Synthèse : Boubacar TAMBA / www.tambacounda.info /