
La Turquie aide les combattants kurdes d’Irak à rejoindre, via son territoire, la ville syrienne kurde de Kobané assiégée par les djihadistes de l’Etat islamique (EI), a annoncé le ministre turc des Affaires étrangères, Mevul Cavusoglu. «Nous n’avons jamais voulu que Kobané tombe», a-t-il dit.
«Nous aidons les forces des peshmergas kurdes à franchir la frontière pour aller à Kobané. Nos discussions à ce sujet continuent», a déclaré Mevul Cavusoglu lors d’une conférence de presse avec son homologue tunisien, Mongi Hamdi, sans donner d’autres précisions.
Ce revirement turc intervient alors que les Etats-Unis ont procédé tôt lundi matin sur Kobané à un premier largage aérien d’armes et de munitions destinées aux forces kurdes qui défendent la ville. A la tête d’une coalition internationale, les forces américaines ont multiplié récemment les frappes contre des cibles de l’EI sur Kobané.
«Nous coopérons pleinement avec la coalition», a indiqué Mevul Cavusoglu. «Nous voulons nous débarrasser de toutes les menaces qui pèsent sur la région. Nous évaluons l’aide militaire et médicale larguée à cette fin», a-t-il ajouté.
Dimanche encore, le président Recep Tayyip Erdogan avait rejeté catégoriquement tous les appels lancés à son pays pour qu’il fournisse directement des armes aux combattants des Unités de protection du peuple (YPG), la branche armée du Parti de l’union démocratique (PYD).
Frontière turque
La Turquie considère le PYD comme le pendant syrien du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un mouvement qui mène depuis 1984 en Turquie une guérilla qui a fait quelque 40’000 morts.
La minorité kurde de Turquie reproche au gouvernement son absence de réaction face à l’offensive du groupe EI sur Kobané, ville du nord de la Syrie adossée à la frontière turque.(ats/Newsnet)