
Le patient paralysé qui a pu remarcher grâce à une thérapie inédite, appliquée par des chirurgiens polonais de Wroclaw (sud-ouest), s’est lui-même qualifié ce mercredi 22 octobre de «veinard, toute proportion gardée».
Très ému, Dariusz Fidyka a assisté à la conférence de presse à l’Université médicale de Wroclaw, au cours de laquelle il a rappelé le coup de couteau reçu dans le dos en juillet 2010 de l’ex-mari «alcoolique et drogué» de sa compagne.
«J’ai du mal à réaliser»
«Au moment de l’agression, ma vie a basculé sens dessous-dessus. Après l’intervention chirurgicale, c’est un mouvement en sens inverse», a déclaré cet ancien pompier quadragénaire aux journalistes.
«Dans ma vie quotidienne, je suis déjà capable de me mettre tout seul au lit, de m’habiller et me déshabiller sans assistance, de prendre la voiture», a-t-il indiqué.
Encore très dépendant du centre de réhabilitation Akson de Wroclaw où il est traité, Dariusz Fidyka fait néanmoins chaque week-end un trajet de 140 km au volant de sa voiture.
Evoquant les progrès de son traitement, il a mentionné le retour des fonctions sexuelles. «J’ai toujours du mal à réaliser ce qui se passe. Je suis un veinard, toute proportion gardée», a-t-il insisté.
A la recherche d’autres patients
Le Dr Pawel Tabakow, à la tête de l’équipe de médecins qui lui ont rendu l’usage de ses jambes, a annoncé mercredi qu’il recherchait deux autres patients pour améliorer leur méthode.
Selon Dariusz Fidyka, «si quelqu’un décide de suivre le même chemin, s’il s’y engage, il faut qu’il aille de l’avant sans jamais fléchir, sans regarder par derrière».
«Au départ, j’ai dit aux médecins: on y va, faites ce que vous pouvez, ça ne peut être pire», se rappelle-t-il. «Ensuite, je l’ai vu, c’est toujours par petits pas qu’on avance. J’ai vécu des hauts et des bas, j’ai eu un moment de désespoir, mais j’ai réussi à le surmonter», a-t-il raconté. «J’ai appris que j’étais fort moralement. Maintenant je suis tranquille», a-t-il ajouté.
Trop vieux pour le foot
Des films ont été montrés aux journalistes, comparant l’état du patient avant et plusieurs mois après l’intervention, y compris le coup de pied que cet ancien gardien de but réussit à donner au ballon apporté par son médecin.
«J’ai 40 ans, je suis trop vieux pour refaire du foot, a-t-il dit, encore que le Colombien Faryd Mondragon en ait eu 43 pendant le Mondial, alors je ne perds pas l’espoir», a-t-il ajouté plaisanté.
(afp/Newsnet)