
L’armée burkinabè s’est «soudée avec le peuple» contre le président Blaise Compaoré, a affirmé jeudi 30 octobre Bénéwendé Sankara, un ténor de l’opposition, qui a demandé la démission du chef de l’Etat après de violentes manifestations.
Des responsables de l’opposition doivent rencontrer dans l’après-midi le général en retraite Kouamé Lougué, qui a été chef d’état-major des armées et ministre de la Défense, a indiqué Me Sankara.
Plus tôt dans la journée, les forces de sécurité chargées de protéger le secteur près du palais présidentiel burkinabé ont tiré des coups de feu et des gaz lacrymogènes à l’approche de manifestants, selon des sources diplomatiques. Trois corps sont restés au sol.
Assemblée et télévision prises d’assaut
La foule a marché sur le palais présidentiel situé dans le secteur Ouaga 2000 de la capitale Ouagadougou après avoir auparavant pris d’assaut le bâtiment de l’Assemblée nationale et la télévision d’Etat, explique-t-on. Certains manifestants ont mis le feu à des parties du Parlement.
Les forces du sécurité qui gardaient la maison du frère du président Blaise Compaoré ont ouvert le feu alors que les manifestants tentaient de s’emparer de la propriété, laissant trois corps gisant sans mouvement sur le sol, a rapporté un témoin.
Réforme retirée
Au milieu de ces violences, le gouvernement a annulé le vote prévu jeudi d’une révision constitutionnelle et a appelé la population «au calme», a-t-on appris de source officielle.
«Le gouvernement a annulé le vote de la loi», a déclaré Alain Edouard Traoré, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication. Dans un communiqué, le gouvernement a également «appelé les populations au calme et à la retenue», après le saccage de l’Assemblée par des manifestants.
(afp/ats/reuters/Newsnet)