ROME: Le ton monte entre les syndicats et le gouvernement italien

 

Les manifestations qui ont dégénéré ce mercredi 29 octobre ont immédiatement relancé la polémique féroce qui fait rage ces jours-ci entre les syndicats et le gouvernement de centre gauche de Matteo Renzi.

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant l’ambassade d’Allemagne à Rome contre le licenciement prévu de plus de 530 employés de l’aciérie de Terni, au centre de l’Italie, détenue par le groupe allemand ThyssenKrupp.

Trois à cinq manifestants selon les médias ont ensuite été légèrement blessés dans des heurts avec un cordon de police lorsqu’ils ont voulu se rendre au ministère du Développement économique voisin.

«Le gouvernement doit donner des réponses et non matraquer les travailleurs», a tout de suite lancé Susanna Camusso, secrétaire générale de la principale confédération syndicale du pays, la CGIL (gauche). «La moitié du pays va de mal en pis et si des personnes manifestent, elles sont chargées par la police», a-t-elle dénoncé.

Samedi, la CGIL avait réuni des centaines de milliers de personnes à Rome pour dénoncer la réforme du marché du travail voulue par Matteo Renzi pour encourager les embauches.

Validé par le Sénat après que le gouvernement ait posé la question de confiance, le projet doit encore être adopté par la Chambre des députés. Il prévoit de faciliter les licenciements et de réduire les droits et protections des salariés dans leurs premières années de contrat.

Renzi réplique

Samedi, Susanna Camusso avait durement attaqué le gouvernement et annoncé une grève générale, sans préciser de date. «L’époque où une manifestation pouvait bloquer le gouvernement et le pays est révolue», avait pourtant prévenu M. Renzi avant le rassemblement.

Lundi, il est revenu à la charge: «C’est incroyable que Susanna Camusso dise qu’il faut négocier. Oui, les syndicats doivent négocier, mais avec les entreprises. Les syndicats ne négocient pas avec le gouvernement qui ne doit pas demander d’autorisation, les lois ne s’écrivent pas avec les syndicats mais au Parlement».

«Si les syndicalistes veulent négocier, ils doivent se faire élire» au Parlement, avait insisté le jeune chef du gouvernement, fort des 40% de voix obtenus aux dernières élections européennes.

(ats/Newsnet)