
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a lancé ce jeudi 30 octobre avec le quotidien britannique The Guardian une campagne mondiale contre une pratique qui fait des dizaines de millions de victimes.
«La mutilation des filles et des femmes doit cesser au cours de cette génération, notre génération», a-t-il lancé depuis le siège régional de l’ONU dans la capitale kényane. Il a appelé «les hommes et les garçons à soutenir le combat contre les mutilations génitales féminines (MGF)».
Les mutilations sexuelles – ou excision – consistent en l’ablation totale ou partielle des organes génitaux externes féminins (clitoris, petites et grandes lèvres). Selon l’Unicef, elles sont surtout pratiquée sur les fillettes et les adolescentes, mais dans certains pays largement aussi sur des bébés de moins d’un an.
125 millions de victimes
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recense plus de 125 millions de victimes d’excision dans 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient. L’Unicef note que la pratique est aussi en hausse en Europe, en Australie, au Canada et aux Etats-Unis, notamment parmi les immigrantes venues de ces régions.
La campagne contre l’excision avait initialement été lancée au Royaume-Uni par une journaliste du Guardian, Maggie O’Kane. Une pétition avait alors obtenu du gouvernement qu’il impose l’enseignement des dangers de l’excision à l’école.
Selon Mme O’Kane, quelque 20’000 jeunes filles sont exposées à ces mutilations au Royaume-Uni. Ban Ki-moon a par la suite décidé de soutenir ces efforts, appelant notamment les journalistes à jouer un rôle moteur dans la lutte contre l’excision.
Appel aux médias
«Les choses peuvent changer si les médias accordent une attention soutenue aux conséquences néfastes des (mutilations) en terme de santé publique, et aux violations des droits de centaines de milliers de femmes et filles (qu’elles représentent) à travers le monde», a-t-il dit jeudi. Ila annoncé la création de prix récompensant au Kenya la couverture du phénomène par les médias.
L’excision est interdite au Kenya comme dans de nombreux pays, mais encore pratiquée parmi certaines communautés. Le pays est la dernière étape d’une tournée de Ban Ki-moon dans la Corne de l’Afrique, région où l’excision est encore largement répandue. Le secrétaire général de l’ONU s’est rendu cette semaine en Ethiopie, à Djibouti et en Somalie.
(ats/Newsnet)