TURQUIE: Erdogan inaugure son nouveau «palais blanc»

 

Le président turc Recep Tayyip Erdogan inaugure en grande pompe ce mercredi 29 octobre, jour anniversaire de la fondation de la République, un nouveau palais présidentiel à l’origine d’une vive controverse avec ses opposants et les défenseurs de l’environnement.

Déjà rebaptisé ironiquement la «Maison blanche» par ses détracteurs, cet immense «palais blanc» («ak saray» en turc) va remplacer l’actuel siège de la présidence, beaucoup plus modeste mais historique, qui a accueilli les onze précédents chefs de l’Etat de l’histoire de la Turquie moderne depuis 1923.

Un palais dans une zone forestière

D’une surface de 200’000 mètres carrés, le nouveau palais est construit en lisière de la capitale Ankara sur un terrain que le premier président et fondateur de la République Mustafa Kemal Atatürk avait acquis pour y construire une ferme.

La construction de ce bâtiment d’architecture d’inspiration néo-seljoukide (la première dynastie turque qui a régné sur l’Asie mineure du XIe au XIIIe siècle), aurait coûté, selon la presse turque, quelques 350 millions de dollars.

Ses travaux, au milieu d’une zone forestière, ont d’abord suscité l’opposition des défenseurs de l’environnement, d’autant qu’ils ont été achevés à marche forcée malgré une décision de justice exigeant l’arrêt du chantier.

La folie des grandeurs

Les adversaires de Recep Tayyip Erdogan y sont allés eux aussi de leurs critiques contre ce déménagement, illustration selon eux de la folie des grandeurs du maître du pays. Les trois partis d’opposition représentés au Parlement ont ainsi demandé à leurs élus de bouder l’inauguration mercredi. «N’y allez pas et ne vous souillez pas», a déclaré Kemal Kiliçdaroglu, le chef du principal d’entre eux, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).

Adulé par ses partisans autant qu’il est haï par ses adversaires qui l’accusent de dérive «autoritaire» et «islamiste», Erdogan a été élu en août chef de l’Etat après avoir dirigé le gouvernement sans partage pendant onze ans.

Même si la Constitution turque actuelle accorde la direction de l’exécutif au Premier ministre, il a affirmé à de multiples reprises sa volonté de garder les rênes du pays, au besoin en modifiant la loi fondamentale.

Le nouveau palais avait initialement été promis au successeur d’Erdogan, le Premier ministre Ahmet Davutoglu, qui devra se contenter de l’ancien palais présidentiel.

(afp/Newsnet)