
Pour peu, M. Bendia allait passer de vie à trépas. En effet, c’est un jeune homme avec de graves blessures qui a été conduit au commissariat de la Médina pour vol. Même si les bourreaux ont voulu se laver les mains de cette affaire, le voleur dit avoir été ligoté et brûlé par l’étudiant et des membres de sa famille avant que l’entrepreneur ne verse du vinaigre sur ses blessures.
Tout a commencé lorsque la chambre d’un étudiant demeurant à Colobane a été visitée par le mis en cause, M. Bendia. Ce dernier, qui s’était saisi d’un sac contenant la carte d’étudiant de P. O. Faye, ses manuels universitaires ainsi que divers autres objets, a eu la malchance d’être aussitôt repéré. Et, contrairement à la version servie par l’étudiant, qui a plus tard livré le voleur à l’entrepreneur, le mis en cause a soutenu que lorsqu’il a été interpellé, une foule s’est tout de suite formée autour de lui.
Seulement, l’étudiant et sa famille l’ont extirpé de la foule pour l’amener sur la terrasse de leur maison. Là, dit-il, “ils m’ont ligoté et se sont mis à me lyncher. L’un d’eux qui disait être le frère de l’étudiant a amené un fourneau rempli de braises. Il chauffait à chaque fois une cuillère et la déposait sur mon corps. Ils m’ont brûlé le dos, le visage, le cou et les reins”. Poursuivant son déballage, le voleur dira que, par la suite, ses bourreaux lui ont suggéré de mentir et de dire que c’est à Ouakam, où il habite, qu’on l’a blessé. Ce, au risque de ne pas le laisser partir. C’est donc dans ces circonstances qu’ils l’ont laissé sortir de la maison avant de le livrer à l’entrepreneur A. Mbacké qui a, lui aussi, été victime de vol de son ordinateur portable et de son téléphone galaxie.
Dans sa plainte, ce dernier a expliqué que l’étudiant, qui lui a livré le voleur, lui a dit qu’il a reçu un coup de fil de la gendarmerie de Ouakam, laquelle lui a signifié qu’il venait de recevoir un voleur sur qui ils ont trouvé un sac contenant son numéro de téléphone. Et, il poursuit en soutenant que l’étudiant lui a dit que lorsqu’il est allé sur place, les gendarmes lui ont livré le jeune homme en lui indiquant que ce dernier a été battu et brûlé par les gens qui l’ont déposé chez eux. Une version assez curieuse.
Seulement, raconte encore le voleur, qui nie avec énergie être l’auteur du vol commis dans la chambre de l’entrepreneur, même s’il a avoué le premier, ce dernier l’a amené dans sa maison avant de l’introduire dans les toilettes. Là raconte-t-il : “Il a appelé son gardien et son employé du cyber, lesquels ont versé du vinaigre sur mes plaies avant de me frapper avec un fil”.
Il a finalement été déféré au parquet.
leral