
«Maintenant, il faut relever nos manches et se mettre au travail», a déclaré ce samedi 1er novembre Jean-Claude Juncker dans un communiqué marquant le début de son mandat de cinq ans. «Les défis de l’Europe ne peuvent pas attendre», a-t-il affirmé en promettant de lui donner «un nouveau départ».
Le conflit en Ukraine, qui domine l’agenda de la Commission depuis des mois, va rester au coeur de ses préoccupations, alors que les rebelles prorusses organisent dimanche des élections dans l’Est séparatiste, que la Russie a promis de reconnaître.
Après le week-end de la Toussaint, Jean-Claude Juncker et les 27 autres membres de l’exécutif européen s’installeront dans l’immeuble du Berlaymont, le siège de la Commission. L’ancien premier ministre chrétien-démocrate luxembourgeois succède à José Manuel Barroso.
Bilan contrasté et contesté
Les dix années passées par le Portugais à la tête de l’institution ont été marquées par l’élargissement de l’UE, passée de 15 à 28 membres, puis par la crise de l’euro, synonyme d’austérité et de chômage. Le bilan de ce long mandat est contrasté et contesté, comme l’a montré la poussée des eurosceptiques lors des élections européennes.
«Cette Commission sera celle de la dernière chance», a affirmé M. Juncker en octobre devant le Parlement européen. «Soit nous réussissons à rapprocher les citoyens de l’Europe, à réduire drastiquement le niveau du chômage et à redonner une perspective aux jeunes, soit nous échouons», a-t-il lancé.
Jean-Claude Juncker sera assisté d’un son vice-président, le social-démocrate néerlandais Frans Timmermans. Ce poste est totalement inédit dans l’histoire de l’Union européenne.
Budgets et plan d’investissement
Le Français Pierre Moscovici, commissaire aux Affaires économiques, et son prédécesseur Jyrki Katainen, promu vice-président en charge de la croissance et de la compétitivité, seront sur le pont dès mardi. Ils présenteront les prévisions économiques d’automne de la Commission.
L’occasion de faire le point sur les déficits des Etats membres, notamment de la France qui ne prévoit plus de revenir dans les clous budgétaires européens avant 2017, avec deux ans de retard. Bruxelles devrait réitérer ses demandes de réformes structurelles.
Deux autres gros dossiers se profilent: le contrôle des budgets des Etats membres courant novembre et le plan d’investissements de 300 milliards d’euros que Jean-Claude Junker s’est engagé à présenter avant Noël.
L’ancien ministre français de l’Economie Pierre Moscovici devra travailler avec deux anciens chefs de gouvernement conservateurs, le letton Valdis Dombrovskis (Euro) et le Finlandais Jyrki Katainen. Les commissaires sont en effet chapeautés par des vice-présidents chargés de piloter les grandes priorités de l’UE. La Commission doit se réunir pour la première fois en plénière mercredi.
(ats/Newsnet)