
17 ans, toutes leurs dents, et une sérieuse envie d’en découdre sur la place publique 2.0. Les fils respectifs de l’ancien président français Nicolas Sarkozy et de l’ancienne compagne de l’actuel président, Valérie Trierweiler, multiplient insultes et coups bas sur Twitter depuis des mois. La querelle a dépassé les frontières et fait aujourd’hui les choux gras de la presse internationale, notamment anglo-saxonne.
Depuis cet été, Louis Sarkozy, actuellement dans une école militaire en Pennsylvanie et Léonard Trierweiler, apprenti chef en France, s’écharpent sur Twitter à intervalles plus ou moins réguliers.
Les origines du clash remontent à la Coupe du Monde de football: le match Allemagne – Brésil (7-1) avait été qualifié de «génocide brésilien» par Louis Sarkozy. Inapproprié et de mauvais goût, avait estimé sur Twitter Léonard Trierweiler.
Des parents embarrassés
Largement commentée par la presse française et sur Twitter ces derniers jours, les médias anglo-saxons se sont à leur tour emparés de cette querelle et livrent leur «analyse» sur le sujet.
«Le twitterclash qui captive la France» titre ainsi Newsweek. L’hebdomadaire américain affirme que si le public français s’amuse de ces échanges, la nature publique de ce clash «a été perçue par certains comme un embarras pour les parents respectifs des deux garçons, visiblement incapables de prévenir ces disputes répétées.»
Un pays en manque de divertissements
Aucun des parents ne semble être intervenu publiquement, note pour sa part le très influent quotidien américain New York Times, qui consacrait à l’incident un article en home de son site ce mardi 4 novembre, intitulé «Les rejetons des politiciens français s’échangent des coups lors d’une querelle sur Twitter».
«En période de morosité économique, la querelle a captivé certains dans un pays en manque de divertissements, et ce d’autant plus que Nicolas Sarkozy et Valérie Trierweiler sont deux des personnages les plus polarisants en France.» Parallèlement, poursuit le New York Times, «la querelle souligne, à l’aire de l’excès du partage d’informations sur Facebook; Twitter et Instagram, qu’il est de plus en plus difficile de protéger la vie privée des fils et filles de personnalités politiques, longtemps vue comme sacro-sainte en France».
Auto-coups-bas
«Il faut bien être désolé pour ces deux malchanceuses stars-de-Twitter en herbe», commente pour sa part le quotidien britannique Telegraph. «Pendant plus d’un demi-siècle, de strictes lois sur la vie privée et une presse veule ont protégé les personnalités politiques françaises et leur descendance (…). Aventures, deuxième et troisième familles, enfants adultères cachés: on nous disait qu’on n’était pas – tout le monde l’assurait – intéressé.»
«Hélas, à l’époque de Twitter, vous pouvez monter contre vous-même un mauvais coup, publiquement, sans l’aide de personne», commente le Telegraph, qui estime cependant que le niveau de leurs invectives a du mal à dépasser le gentil «spectacle de Noël.»
Les Français, néanmoins, «apprécient bien cette bagarre plutôt triste». «Les erreurs des parents sont revues par leurs enfants, qui se battent dans l’arène publique pendant que la foule aboie qu’elle veut du sang. C’est un changement soudain et déconcertant». «Maintenant les parents des garçons doivent vraiment éteindre le compte Twitter de leurs enfants.» C’est peut-être chose faite – certains des tweets de Louis Sarkozy n’étaient plus disponibles sur son compte Twitter mardi soir.
(Newsnet)