
François Hollande était l’invité jeudi 6 novembre d’une émission radio-télévisée à la moitié de son mandat marqué par une impopularité record. A côté des réponses politiques et des annonces de réformes, le président français a aussi fait quelques allusions à son image et à sa vie privée.
> Au sujet des propos prêtés à Sarkozy sur son allure:
François Hollande a répondu à des propos attribués dans un récent livre à l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy qui ironisait sur le fait qu’il mangeait des frites, expliquant qu’il «refusait la vulgarité».
Interrogé sur sa façon d’incarner la fonction et d’éventuelles erreurs, François Hollande a répondu: «Je ne pense pas avoir fait d’erreurs. Parce que ma cravate n’est pas droite? Mais où on en est, là, quand on est sur ce jugement de la politique?». «On me reproche même de manger des frites. Mais quelle est cette conception? J’essaie de me tenir», a-t-il dit.
«Il est mal fagoté, il mange des frites, quand on fait un métier public, il faut faire attention», aurait dit M. Sarkozy, selon des confidences distillées pendant deux ans et demi à deux journalistes du Parisien-Aujourd’hui en France.
«Si vous me posez la question, moi je refuse tout mais surtout la vulgarité», a-t-il dit, avant d’ironiser sur les questions et commentaires faits sur lui lorsqu’il se trouve sous la pluie.
> Sur le livre de Valérie Trierweiler Merci pour ce moment
Interrogé sur le livre de son ex-compagne affirmant qu’il aimait les grands restaurants et n’aimait pas les pauvres appelés «les sans-dents», François Hollande a répondu: «Les bistrots, si je puis dire, car je ne veux pas avoir une réputation, je les ai fréquentés pendant 30 ans de ma vie».
«Surtout que j’ai été élu local pendant 30 ans en Corrèze et j’ai fait la tournée de tous les bistrots pour rencontrer les électeurs», a-t-il dit. «Vous croyez que j’aime les grands restaurants, vous croyez que c’est ça ma vie? On m’a vu au restaurant? Vous m’avez vu au restaurant? Bon, alors!»
«Moi je suis moi-même et je ne crois pas qu’on puisse me faire le moindre reproche sur la manière que j’ai d’aimer les Français», a-t-il dit. «Toute ma vie j’ai démontré que j’aimais les gens», a-t-il dit.
«Je ne vais pas parler ce soir de ce livre (ndlr: de Valérie Trierweiler) (…), c’est, pour ne pas dire autre chose, l’écume des choses…(…) Après il y a les douleurs et je les pardonne», a-t-il conclu. Il avait déjà dit dans un entretien au Nouvel Obs au sujet de ce livre qu’il avait été blessé.
> Sur l’atteinte à sa vie privée
Hollande s’est défendu d’avoir porté atteinte à la dimension symbolique de la fonction présidentielle, appelant au respect de sa «vie privée». Interrogé sur sa «part de responsabilité» dans le caractère «impudique» de son quinquennat, François hollande a jugé que la responsabilité était «collective». «Je ne veux pas me défausser, mais il y a un moment aussi où il faut respecter la vie privée, l’intimité», a-t-il dit.
«Pénétrer la vie privée, aller photographier, comme cela a encore été le cas cet été où j’étais en vacances, vous toléreriez ça ?» a-t-il demandé. Alors que le journaliste qui l’interviewait lui faisait remarquer que c’était le «travail des paparazzi», François Hollande a rétorqué: «Pas que. La preuve c’est que vous les utilisez. Vous voyez, c’est contaminant ces affaires-là».
> Sur les ambitions de Nicolas Sarkozy
Le président a ironisé sur les ambitions présidentielles supposées de Nicolas Sarkozy, évoquant «les gens qui sont candidats pour tout, à tout», sans citer le nom de son prédécesseur. Serez-vous candidat en 2017? «Ce n’est pas une question que je me pose», a assuré le chef de l’Etat, ajoutant: «je ne suis pas là pour être absolument candidat».
Selon lui, «il y a des gens qui sont candidats pour tout, à tout, et même, quand ils ont déjà été, ils veulent encore être candidats».
«Moi, je suis président et ça me différencie de tous les autres. Il y a un seul président et il y a beaucoup de candidats. Et j’ai pas envie de devenir ceux-là», a-t-il ajouté.
(afp/Newsnet)