
Simonetta Sommaruga réagit après la décision de la Cour européenne sur le renvoi d’une famille de requérants afghans. «Nous continuons d’analyser le jugement», a déclaré ce jeudi 6 novembre à Berne la ministre de la Justice lors de la journée annuelle de la Commission fédérale pour les questions de migration (CFM). Elle s’exprimait pour la première fois sur la décision de la CEDH prise mardi.
Certains pays ne suivant pas le Règlement Dublin, «collaborer s’avère difficile», a relevé Simonetta Sommaruga, soulignant qu’il ne fallait pas surestimer le jugement rendu. Si le système de Dublin n’est pas fondamentalement remis en cause par ce jugement , la ministre rappelle que «cet accord a toujours été lacunaire et qu’il le sera toujours».
Néanmoins, elle estime qu’aucune alternative n’est valable. «L’Europe ainsi que la Commission européenne doivent continuer de procéder à des améliorations du système de Dublin», a indiqué la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP).
Situation exceptionnelle
La situation des réfugiés en Europe s’avère actuellement difficile à gérer. Elle a insisté vouloir établir «un plan d’action pour soulager les Etats à une époque où le nombre de réfugiés est exceptionnel».
Elle a aussi précisé que les pays européens sont différemment touchés par l’immigration. Il s’agit donc de trouver un équilibre. Selon la conseillère fédérale, un modèle de redistribution est envisageable sur le long terme, mais «cela prendra des années».
La cheffe du DFJP a rappelé que la Suisse seule ne peut pas mener une politique d’asile viable. «Seules les solutions communes seront efficaces», a-t-elle relevé. Elle a rappelé qu’elle participe à cet effet aux discussions avec les Etats européens et contribue à améliorer l’accord Dublin.
Changement de cap
La Cour européenne a déposé son veto mardi, contre l’expulsion inconditionnelle d’une famille afghane vers l’Italie. La Suisse est désormais contrainte de garantir aux huit membres l’accès à un logement ainsi que des soins appropriés.
Partie d’Afghanistan, cette famille était arrivée par bateau sur les côtes de Calabre en juillet 2011, où elle s’était vue placée dans une structure d’accueil et soumise à une procédure d’identification. Les parents accompagnés de leurs six enfants avaient quitté le centre de demandeurs d’asile de Bari. Ils sont arrivés en Suisse au mois de novembre 2011, où ils ont déposé une demande d’asile.
La demande a été rejetée par les autorités helvétiques, car le père de famille avait fait sa première demande d’asile en Italie. En effet, la convention de Dublin assure le rapatriement à l’endroit où la première demande d’asile a été déposée. L’homme a refusé le transfert vers l’Italie, invoquant des conditions d’asile précaires, dans le pays.
(ats/Newsnet)