
Les tirs, qui ont commencé dans la nuit, semblaient provenir aussi bien du secteur tenu par les forces gouvernementales ukrainiennes autour de l’aéroport que des zones contrôlées par les rebelles. Ils étaient très nettement audibles dans le centre de la ville, qui comptait un million d’habitants avant le début du conflit.
Le conseil municipal de Donetsk a fait état ce dimanche 9 novembre sur son site internet d’immeubles résidentiels endommagés, sans évoquer de victimes. Selon des habitants, des combats se déroulent près de l’aéroport que les séparatistes veulent prendre aux troupes gouvernementales.
Appel de M. Burkhalter
Président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le conseiller fédéral Didier Burkhalter a exhorté samedi soir les autorités ukrainiennes et les rebelles prorusses à agir «de manière raisonnable» et à «respecter strictement les engagements» pris le 5 septembre à Minsk pour éviter toute nouvelle escalade.
Le cessez-le-feu conclu dans la capitale biélorusse a été violé de manière régulière, mais les tensions sont encore montées d’un cran ces derniers jours. Les séparatistes ont en effet accusé l’armée ukrainienne d’avoir lancé une offensive, alors que Kiev dénonçait une nouvelle intervention russe, démentie par Moscou.
Renforts d’armes lourdes
Les observateurs de l’OSCE ont annoncé dimanche avoir localisé en zone rebelle une colonne de véhicules blindés sans signes distinctifs. Ils ont notamment fait état de «plus de 40 chars et camions» qui ont été vus circulant sur une voie rapide à la périphérie est de Makiïvka.
Parmi eux, 19 camions militaires de la marque russe Kamaz, sans plaque d’immatriculation, transportaient des canons de 122 mm et du personnel en uniforme vert foncé sans insigne. Six camions-citernes les accompagnaient. Les observateurs de l’OSCE ont aussi vu «un convoi de neuf chars» se déplaçant au sud-ouest de Donetsk.
«Provocations»
«L’OSCE n’a pas indiqué l’appartenance de ces équipements et de troupes, mais les militaires ukrainiens n’ont aucun doute là-dessus», a déclaré dimanche le porte-parole militaire Andriï Lyssenko dans une claire allusion à la Russie.
Il a dit craindre des «provocations» visant à «créer un prétexte pour l’introduction dans le Donbass de soi-disant forces du maintien de la paix russes». Les agences publiques russes ont en revanche indiqué que les équipements appartenaient aux insurgés, en citant des chefs rebelles.
Les autorités ukrainiennes, qui accusent Moscou d’armer les rebelles et d’envoyer des troupes régulières dans l’Est, avaient dénoncé vendredi l’entrée à partir de la Russie de dizaines de chars, de pièces d’artillerie et de troupes. Ces informations n’ont été confirmées ni par les Etats-Unis ni par l’OTAN.
Corps pas tous retrouvés
Dans ce contexte tendu, les autorités séparatistes de Donetsk ont annoncé dimanche que l’évacuation des débris du Boeing malaisien MH17 abattu le 17 juillet ne pourrait pas commencer lundi comme prévu. «Les experts néerlandais ont quitté Donetsk et ne sont pas revenus», ont-elle expliqué.
Chargé de l’enquête sur ce drame, le Bureau néerlandais pour la sécurité (OVV) a déclaré de son côté qu’aucune date n’avait été officiellement arrêtée. Il a dit espérer que l’opération «pourra se faire dans les prochains jours».
(ats/Newsnet)