Les manifestants à Hong Kong seront dispersés manu militari

La numéro deux de l’exécutif Carrie Lam a déclaré qu’il n’y avait «pas de place pour la négociation» entre les autorités et les protestataires. Elle a appelé les manifestants à quitter les campements qu’ils occupent dans l’ancienne colonie britannique passée sous tutelle chinoise en application d’une décision de justice autorisant les huissiers à faire appel à la police si des ordonnances de dispersion ne sont pas respectées.

«La police va rester en contact avec les requérants» ayant obtenu des ordonnances d’expulsion «et les huissiers», a dit Carrie Lam. «Nous sommes en train de nous préparer à agir. Je pense que bientôt, la police va prendre langue avec les parties concernées», a-t-elle dit.

Carrie Lam n’a pas précisé quelle forme pourrait prendre ces actions. Elle n’a pas donné non plus de calendrier.

La police s’est également refusée à tout commentaire.

Plein pouvoir à la police

Les manifestants, qui réclament l’instauration d’un suffrage universel véritable, sont descendus dans les rues par dizaines de milliers depuis le 28 septembre. Leur nombre s’est considérablement réduit mais ils occupent toujours trois sites dans l’ancienne colonie britannique, perturbant sérieusement les transports publics et l’activité.

«J’appelle avec force les manifestants toujours présents dans les sites occupés – qu’ils soient concernés ou non par les ordonnances d’expulsion – à partir volontairement et pacifiquement, dès que possible», a déclaré Carrie Lam.

Différents propriétaires ou transporteurs ont obtenu des tribunaux des ordonnances de dispersion dans certains lieux occupés à Admiralty, près du siège du pouvoir et Mong Kok, dans la partie continentale de Hong Kong. La Haute cour a autorisé lundi les policiers à aider les huissiers de justice à exécuter ces ordonnances.

«Tout officier de police est autorisé à arrêter ou expulser toute personne dont il soupçonne qu’elle empêche un huissier de mener à bien sa mission», a dit la Haute cour.

Des négociations entre le gouvernement local et les étudiants, fer de lance du mouvement, ont tourné court. Les étudiants demandent à s’adresser directement à Pékin, qui a apporté un soutien sans équivoque au gouvernement local dirigé par Leung Chun-ying.

Territoire chinois bénéficiant d’une large autonomie, l’ancienne colonie britannique connaît sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997.

Pékin a approuvé le principe «une voix, un vote» mais réservé à un comité de grands électeurs majoritairement favorable au Parti communiste chinois le soin de présélectionner les candidats, conditions jugées inacceptables par le mouvement prodémocratie.

(afp/Newsnet)