ESPAGNE: La Catalogne propose à Madrid un «dialogue permanent»

Le président de l’exécutif catalan Artur Mas a annoncé avoir adressé ce mardi 11 novembre une lettre au chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy pour «inviter le gouvernement à créer les conditions d’un dialogue permanent», lors d’une conférence de presse. Le président catalan s’exprimait après le grand vote symbolique du 9 novembre, où plus de 80% des participants, soit 1,8 million de personnes, ont souhaité l’indépendance.

«Ce que nous avons dans nos mains ne peut se résoudre qu’avec de la haute politique et un sens de l’Etat», a-t-il souligné. Il a invité Mariano Rajoy à ne pas «ignorer la réalité», «têtue», sur l’existence de nombreux Catalans souhaitant s’exprimer sur leur avenir, comme ils l’ont déjà montré lors d’immenses manifestations.

Ce dialogue a pour objectif d’organiser «une consultation définitive et contraignante» sur l’avenir de la Catalogne avec ou sans l’Espagne, a-t-il ajouté.

Artur Mas a précisé ensuite qu’il allait, dans les prochaines semaines, organiser des «négociations» avec l’ensemble des partis catalans favorables au «droit de décider» pour déterminer la stratégie après le «9-N», nom donné par les Catalans à cette journée de vote très attendue par certains.

Niet de Madrid

La réaction de la capitale espagnole n’a pas tardé. Madrid ne négociera pas sur la question de l’autodétermination de la Catalogne, un droit inexistant dans la Constitution, a prévenu mardi la numéro deux du gouvernement espagnol, Soraya Saenz de Santamaria.

«Le droit d’autodétermination que vous demandez n’est pas possible, ni dans cette Constitution ni dans aucune des démocraties voisines», a déclaré la vice-présidente. Elle répondait à une question qui lui était posée au Sénat, deux jours après un vote symbolique sur l’indépendance en Catalogne.

«Avec ce parti, avec ce gouvernement, ne cherchez pas à négocier sur la souveraineté des Espagnols (…); si ce que vous voulez, c’est l’indépendance de la Catalogne, et bien il sera difficile que nous arrivions à un accord», a-t-elle ajouté en direction du sénateur Josep Lluis Cleries, de la coalition nationaliste CiU au pouvoir dans cette région du nord-est de l’Espagne.

«Ni ce parti, ni ce gouvernement ne donneront leur voix à un accord de sécession», a ajouté Mme Saenz de Santamaria.

Madrid n’a jamais laissé le moindre espoir à cette possibilité, estimant que seul l’ensemble des Espagnols est en droit de se prononcer sur l’avenir de l’une des 17 régions espagnoles.(ats/Newsnet)