EXIT ALEX SALMOND: Nicola Sturgeon prend la tête de l’Ecosse

Une page de l’histoire de l’Ecosse se tourne. A l’occasion du congrès annuel du Parti national écossais (SNP), qui se tient aujourd’hui et demain sur la côte orientale du pays, son leader historique Alex Salmond laissera sa place à son adjointe Nicola Sturgeon, 44 ans. Le passage de relais s’effectuera en douceur, personne n’ayant osé s’opposer à celle qui s’est affirmée depuis un an comme son successeur naturel et indiscutable. Il n’intéresse pas que les partisans des nationalistes puisque Nicola Sturgeon deviendra par la même occasion premier ministre d’Ecosse. Jamais une femme n’avait accédé à ce poste.

Ce changement de personne annonce assurément une évolution de style. La nouvelle dirigeante du premier parti d’Ecosse est plus mesurée dans ses déclarations que son prédécesseur. Elle semble également plus engagée sur les questions sociales. Elle a d’ailleurs largement contribué à l’intégration de ces problématiques dans la plate-forme politique de son parti, qui lui ont permis de gagner en popularité et de remporter la majorité absolue au Parlement écossais en 2011.

La ligne directrice du parti tout entier va également devoir évoluer après l’échec du référendum du 18 septembre sur l’indépendance. «Nous avons admis notre défaite et sommes repartis de l’avant», nous explique Stewart Hosie, parlementaire SNP à Westminster, également en course pour devenir l’adjoint de Nicola Sturgeon au sein du parti. «Notre objectif est désormais d’engranger le maximum de députés à Westminster et à Edimbourg lors des élections de 2015 et 2016: ils seront les garants que les promesses de dévolution faites par les grands partis londoniens seront tenues et appliquées.»

La défaite au référendum n’a pas éteint l’élan du SNP. Au contraire. Comme le rappelle ironiquement Stewart Hosie, «on peut se demander qui a vraiment perdu le référendum: nous sommes devant nos adversaires dans tous les sondages d’opinion, certains nous créditent de plus de 50% des intentions de votes. En deux mois, le parti a gagné un tiers de nouveaux membres.»

Le SNP semble bien parti pour provoquer un raz-de-marée. Un tel résultat ferait perdre au parti travailliste la quasi-totalité de ses 54 députés écossais à Westminster. Sans cet appui, son leader Ed Miliband aura du mal à obtenir la majorité nécessaire pour créer un gouvernement britannique et être nommé au poste de premier ministre du Royaume-Uni.

(TDG)