
Précisions, courroux, annonces de poursuites judiciaires : voilà ce que le livre de l’ancien président de la République, Abdou Diouf, a suscité, dès les premiers jours qui ont suivi sa parution. Le natif de Louga, que l’opinion a toujours décrit comme un homme d’Etat accompli ne s’est cependant pas privé de décrire ses rapports avec certains hommes politiques qui appartenaient jadis à son parti, anecdotes à l’appui.
Des anecdotes qui, cependant, ont vivement courroucé certains, comme Djibo Kâ, Khassimou Dia et autres, qui l’ont accusé d’avoir dit des «contrevérités» et des «mensonges».
Diouf, adulé et respecté jusque-là du fait de l’acte historique qu’il a posé au soir du 20 mars 2000, en quittant le pouvoir sans heurts tout en félicitant son adversaire de l’époque Abdoulaye Wade risque avec ce brûlot de ternir son image. Sa respectable réputation risque inéluctablement d’en prendre un coup. En tout cas, certains analystes politiques estiment que ce ne sera pas sans impact sur son image de marque.
«S’ils continuent à parler négativement sur son comportement, cela entamera son image de marque alors qu’il fait partie des grands de ce monde», analyse le Pr Ibou Sané.
Le politologue estime, cependant que «Personne ne peut lui interdire d’écrire ses mémoires». Mais, le problème, selon lui, c’est que «malheureusement les gens font des choix orientés». «Des choix qui réveillent des susceptibilités, ce qui risque de ternir l’image de marque du président ou mettre en cause ce qu’il a écrit».
En attendant, Diouf qui a fait paraître ce livre à quelques jours de son retour au Sénégal, pour les besoins du sommet de la Francophonie, ne repartira sûrement pas en France sans s’expliquer avec ceux dont il n’avait pas la volonté de «vouer aux gémonies».
Des discussions qui ne risquent pas d’être tendres.
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