FERGUSON: L’acquittement du policier embrase les Etats-Unis

Dès l’annonce de la décision du grand jury, quelques centaines de manifestants ont convergé sur Times Square à New York, avec des panneaux noirs affirmant «le racisme tue», «nous ne resterons pas silencieux» et dénonçant «le racisme de la police». «Pas de justice pas de paix», scandaient des protestataires, dont le flot a grossi au fil des heures. D’autres comparaient la police au Ku Klux Klan, ou tenaient des propos grossiers à son encontre, a constaté une journaliste.

La police était omniprésente avec un hélicoptère qui survolait également la place la plus célèbre du monde. Bill Bratton, le chef de la police new-yorkaise avait fait le déplacement à Times Square, où quelqu’un lui a lancé un liquide rouge à la figure.

Un autre groupe de manifestants s’est rassemblé à Union Square, plus au sud de Manhattan, tandis qu’un troisième avait prévu de rejoindre Harlem à pied, remontant la 7e avenue à vive allure derrière une pancarte réclamant «justice pour Michael Brown», le jeune de 18 ans tué par balles à Ferguson en août.

«Arrêtez la terreur raciste de la police»

A Washington, plusieurs centaines de protestataires se sont aussi réunis devant la Maison-Blanche, scandant «les mains en l’air ne tirez pas», le slogan devenu cri de ralliement des manifestants depuis le drame de Ferguson, une petite ville du Missouri (centre).

Ils arboraient des pancartes «arrêtez la terreur raciste de la police», ou «la vie des noirs compte», a constaté le correspondant de l’AFP à la Maison-Blanche. Le cortège semblait se diriger vers le Capitole.

Des manifestations – largement préparées à l’avance, tant la décision du grand jury s’est faite attendre – ont également eu lieu à Boston, Los Angeles, Philadelphie, Denver, Seattle, Oakland (Californie), où des manifestants ont bloqué une autoroute, Chicago ou même Salt Lake City : dans les premières heures, aucun incident grave n’a été signalé en dépit de la tension.

La décision du grand jury populaire de ne pas intenter de poursuite à l’encontre du policier Darren Wilson avait été annoncée dans une conférence de presse en début de soirée.

Le président Barack Obama avait alors lancé depuis la Maison-Blanche un appel au calme. «Nous sommes une nation fondée sur le respect de la loi», avait-il souligné, appelant tous ceux contestant la décision à le faire «de manière pacifique». Il avait souligné que la famille de Michael Brown avait elle-même appelé à éviter toute violence.

(afp/Newsnet)