
Des centaines de policiers ont évacué ce mercredi 26 novembre l’un des trois sites occupés par les manifestants pro-démocratie à Hong Kong depuis plus de huit semaines. Les forces de l’ordre ont interpellé deux leaders étudiants du mouvement au cours de l’opération.
Une importante artère à six voies, qui constituait l’épine dorsale du campement de Mong Kok, dans la partie continentale de l’ancienne colonie britannique passée sous tutelle chinoise, a été rendue à la circulation.
Il s’agit de la plus importante opération d’évacuation menée par les autorités pour disperser les manifestants qui réclament un véritable suffrage universel. En face, le soutien de l’opinion, fatiguée des perturbations, s’érode.
Des bousculades se sont produites dans la matinée lorsque des centaines d’officiers portant des casques et brandissant des bâtons se sont interposés pour permettre à des ouvriers de démanteler les barricades sur la voie en question.
Au bout de deux heures d’opérations visant à déblayer des barricades en bois et en métal, des tentes et des objets divers, seuls quelques manifestants étaient encore présents sur les abords de ce qui fut leur campement.
148 interpellations depuis mardi
La situation sur place restait tendue alors que la veille, des heurts avaient opposé les protestataires aux policiers déployés pour permettre aux ouvriers de déblayer une autre rue occupée de ce quartier.
Depuis mardi, 148 personnes ont été interpellées et 22 policiers ont été blessés, selon un nouveau bilan de la police. Parmi les interpellés figurent les leaders étudiants Joshua Wong, qui avait déjà été arrêté fin septembre, et Lester Shum, selon des organisations pro-démocratie. Un employé d’une équipe de télévision a également été interpellé, selon l’Association des journalistes de Hong Kong.
Un membre de la Ligue sociale-démocrate, Raphael Wong, interpellé à leurs côtés, a expliqué sur sa page Facebook qu’ils étaient tous trois au commissariat. «Nous sommes poursuivis pour violation d’une décision de justice et outrage à agents», a-t-il dit. «Il est possible que nous ne soyons pas libérés sous caution et que nous soyons traduits devant un tribunal» jeudi.
Mong Kok était l’un des trois campements occupés depuis le 28 septembre, avec ceux d’Admiralty, près du siège du pouvoir, et de Causeway Bay, quartier de commerces de luxe prisé des Chinois du continent.
«Une voix, un vote»
Depuis le début de l’occupation, Mong Kok a été le théâtre de heurts violents entre manifestants, policiers, habitants excédés et nervis soupçonnés d’être les hommes de main des triades, la mafia chinoise.
Territoire chinois bénéficiant d’une large autonomie, l’ancienne colonie britannique connaît sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997.
Pékin a approuvé le principe «une voix, un vote» mais a réservé à un comité de grands électeurs majoritairement favorable au Parti communiste chinois le soin de présélectionner les candidats, conditions jugées inacceptables par le mouvement pro-démocratie.
(afp/Newsnet)