INDE: Les deux ados retrouvées pendues n’avaient pas été violées

Les deux cousines, âgées de douze et quatorze ans, avaient été retrouvées pendues à un arbre dans un village pauvre de l’Etat de l’Uttar Pradesh, un fait divers qui avait suscité une nouvelle vague d’indignation en Inde après plusieurs autres affaires de violences faites aux femmes.

L’agence nationale chargée des enquêtes criminelles (CBI) révèle que les deux jeunes filles se sont suicidées.

A l’époque, la police locale avait conclu initialement à un viol en réunion suivi de leur pendaison, les adolescentes s’étant probablement aventurées dans la nature pour satisfaire leurs besoins faute de toilettes chez elle dans le district de Badaun.

Les familles avaient mis en cause plusieurs hommes de caste supérieure et reproché à la police de tarder à enquêter. Cinq hommes avaient été arrêtés avant d’être relâchés. Mais le chef du CBI déclare ce jeudi 27 novembre au quotidien Hindustan Times que les deux adolescentes se sont en fait suicidées.

«Notre enquête a conclu que les deux filles s’étaient suicidées et n’avaient pas été assassinées», a dit le directeur du CBI, Ranjit Sinha. «La police locale avait à tort conduit son enquête sur l’hypothèse que les soeurs avaient été tuées», a ajouté Sinha.

Pression des familles

Un responsable du CBI, cité par le journal, précise que les deux adolescentes ont mis fin à leurs jours «en raison de la pression de leur famille qui réprouvait leur amitié avec un habitant du village».

L’affaire avait suscité la réprobation, moins de deux ans après le viol en réunion et la mort d’une étudiante dans un bus à New Delhi qui avait déclenché des manifestations de masse en Inde. Ce drame avait poussé la classe politique à durcir les lois sur les violences sexuelles et à inciter la police à mieux prendre en charge les victimes de ces violences.

Dans le cas des deux adolescentes, les conclusions médico-légales et un test au détecteur de mensonges ont permis de conclure que le principal témoin dans l’affaire mentait, selon le Hindustan Times. Plusieurs défenseurs des droits des femmes ont fait part de leur scepticisme sur ces conclusions et incité le CBI à approfondir son enquête.

(ats/Newsnet)