CRISE EN UKRAINE: Entrée en vigueur de nouvelles sanctions contre des prorusses

La décision des pays de l’Union européenne porte à 132 le nombre d’individus faisant l’objet de sanctions dans le dossier ukrainien.

Le principe de ces nouvelles sanctions a été acté vendredi par les 28 Etats membres de l’Union européenne. Elles visent des personnalités de second plan ayant participé aux élections séparatistes du 2 novembre, comme Alexandre Kofman, vice-président du Parlement de la république autoproclamée de Donetsk (DNR), et Ravil Khalikov, ex-procureur général de la DNR, en charge des questions de sécurité.

Ces sanctions consistent en un gel des avoirs dans l’UE, doublé d’une interdiction de visas d’entrée ou de transit.

Elles touchent également cinq entités, principalement des groupes politiques, comme la «république de Donetsk» et l’organisation «Paix pour la région de Lougansk» qui ont organisé les élections, jugées «illégales» par les Européens.

L’esprit de Minsk violé

Pour les chefs européens de la diplomatie, «les prétendues élections (dans l’est de l’Ukraine, ndlr) violent la lettre et l’esprit du protocole de Minsk», l’accord de cessez-le-feu et de pourparlers conclu en septembre.

L’UE a déjà lourdement sanctionné la Russie, qu’elle accuse d’être impliquée aux côtés des rebelles séparatistes, interdisant notamment à des banques et des entreprises de la défense et du pétrole de se financer en Europe.

Ces sanctions, prises en juillet et septembre, ont contribué aux difficultés de l’économie russe, mais elles n’ont jusqu’à présent pas infléchi l’attitude du président russe Vladimir Poutine.

Moscou appelle à la fin de la spirale

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères a appelé samedi l’UE à lever les sanctions adoptées contre son pays, promettant de faire de même en retour, a rapporté l’agence de presse russe Interfax.

«Nous n’attendons rien de nos partenaires européens. La seule chose que nous attendons d’eux est un arrêt de la spirale des sanctions dénuées de sens et un retour sur le chemin de la levée des sanctions et l’abandon des listes noires», a déclaré Alexeï Mechkov. «En échange, nous abandonnerons nos propres listes. Cela serait pour nous une incitation à renoncer à nos mesures de rétorsion», a-t-il ajouté.

Moscou avait prononcé en août un embargo sur les importations alimentaires en provenance des pays occidentaux évaluées à neuf milliards d’euros par an. Le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, a indiqué cette semaine que la baisse des cours du pétrole et les sanctions occidentales coûtaient environ 130 à 140 milliards de dollars par an à la Russie, ce qui représente environ 7% de son économie.

Alexeï Mechkov a jugé que le coût des sanctions infligées par l’UE devrait être de 50 milliards l’an prochain, précisant que certains échanges commerciaux entre la Russie et l’UE avaient diminué de plus de 10%.

(ats/Newsnet)