ETAT ISLAMIQUE: Premiers combats au poste-frontière de Kobané

La Turquie a confirmé ce samedi 29 novembre une attaque à la voiture piégée à Mursitpinar, en face de Kobané, en Syrie, mais selon elle le véhicule ne venait pas de son territoire.

«Les affrontements ont éclaté dans la zone après deux attaques djihadistes à l’aube au poste-frontière séparant la Turquie de Kobané», a indiqué Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG proche de l’opposition syrienne.

Un djihadiste a mené une attaque à la voiture piégée et l’autre avec une ceinture explosive, selon l’ONG. De violents heurts ont alors éclaté avec les YPG, les Unités de protection du peuple kurde, une milice qui défend la troisième ville kurde de Syrie, dont les djihadistes tentent de prendre le contrôle depuis plus de deux mois.

Selon des médias kurdes, le véhicule en cause provenait du côté turc.

«L’EI a mené des attaques à une vingtaine de mètres du poste-frontière (côté syrien)», a indiqué de son côté un responsable turc local. «Deux explosions ont été entendues, il pourrait s’agir d’une attaque-suicide ou d’une attaque à la bombe», a-t-il ajouté.

A Kobané même, selon l’OSDH, quatre djihadistes de l’EI se sont fait exploser samedi, provoquant des heurts dans toute la ville qui ont fait 30 morts. Des informations difficiles à confirmer de source indépendante.

Ankara confirme

L’état-major de l’armée turque a confirmé cette attaque à la frontière dans une déclaration citée par les médias. «Le poste-frontière de Mursitpinar a été attaqué par l’EI», a-t-il déclaré. Mais selon lui, «les allégations selon lesquelles le véhicule est passé par la Turquie sont des mensonges. Aucune autorité (turque) ne dispose d’élément permettant d’aller dans ce sens», ont poursuivi les militaires turcs.

Dans un autre communiqué, le bureau du premier ministre turc a également qualifié de «mensonge grossier» ces allégations.

De son côté, le principal parti kurde de Turquie a accusé le gouvernement d’Ankara de fermer les yeux sur la présence de combattants de l’EI sur son sol. Selon Idris Nassan, responsable kurde à Kobané, les tireurs embusqués de l’EI se cachent dans les silos à grains du côté turc de la frontière et, de là, tirent sur la ville.

Le parti pro-kurde HDP (Parti démocratique populaire) dit la même chose. Il décrit la présence des djihadistes dans ce secteur où patrouillent les forces de sécurité turques et parle de «scandale».

(ats/Newsnet)