VISITE EN CATALOGNE: Rajoy demeure intransigeant sur l’unité de l’Espagne

«Je ne permettrai pas que l’on remette en question l’unité de l’Espagne», a déclaré ce samedi 28 novembre le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, lors d’un meeting à Barcelone avec des militants de son propre mouvement, le Parti populaire (PP, droite). Le premier ministre a ajouté qu’il ne tolérerait pas que les habitants de la région soient contraints de choisir «entre être Catalans ou Espagnols».

Mariano Rajoy a souligné qu’il avait visité la Catalogne à seize reprises depuis son arrivée à la tête du gouvernement fin 2011, mais ne s’était pas rendu à Barcelone depuis le mois de mai dernier.

Il avait promis de s’y rendre pour «mieux s’expliquer» sur son refus de céder en la matière. Samedi, dans un discours de près d’une heure, il a surtout vanté les mérites de l’unité espagnole, sans faire de propositions spécifiques susceptibles d’apaiser les Catalans les plus indépendantistes.

L’unité de l’Espagne

Il a souligné que l’Espagne était «un pays grand et fort», et que le gouvernement central avait à maintes reprises aidé la Catalogne depuis le début de la crise économique en 2008. Alors que la région croulait sous les dettes, Madrid avait fait en sorte que ses fournisseurs soient payés et que les salaires des fonctionnaires soient versés.

Pendant des mois, les relations entre l’exécutif catalan dirigé par le nationaliste Artur Mas et le pouvoir central à Madrid, déjà tendues, se sont cependant fortement dégradées. Le premier réclamait le droit d’organiser un référendum d’autodétermination que M. Rajoy a toujours rejeté, au nom de l’unité de l’Espagne.

Artur Mas a pourtant bel et bien organisé le 9 novembre dernier un vote symbolique sur l’indépendance, auquel ont participé au total 2,3 millions de Catalans, en dépit d’une interdiction de justice. De ce fait, Artur Mas risque d’être mis en examen.

Le chef du gouvernement a aussi longuement commenté les nouveaux projets de M. Mas: celui-ci souhaite organiser en 2015 des élections régionales anticipées portant sur le seul thème de l’indépendance. Si le camp des partisans d’une séparation l’emportait, il dirigerait la région vers une sécession qui interviendrait dès 2016.

Gage de «stabilité»

«Jamais dans l’histoire un gouvernant n’avait perdu autant de temps en organisant des élections, ni généré autant d’instabilité», a fustigé le premier ministre. Mariano Rajoy s’est engagé de son côté à «maintenir la stabilité» de l’Espagne.

Le chef du gouvernement a gardé son cap sur le fond. Il refuse l’idée d’une réforme constitutionnelle pour résoudre la crise et s’affirme persuadé de représenter la large majorité des 7,5 millions de Catalans, ceux qui ne se sont pas rendus aux urnes le 9 novembre.

(ats/Newsnet)