Luttre contre le paludisme: la CPS est ‘’efficace de manière globale’’ (PNLP)

La chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) a été efficace de manière globale, hormis des difficultés dans certaines régions comme Tambacounda, a indiqué le docteur Alioune Badara Guèye, du programme national de lutte contre le paludisme (PNLP).

‘’On a été efficace de manière globale, (mais) il y a eu quelques difficultés dans la région de Tambacounda’’, a noté le docteur Guèye, jeudi, au terme d’un atelier d’évaluation qui s’est tenu au centre de formation en santé de Tambacounda.

Les médecins-chefs de 16 districts sanitaires répartis entre les quatre régions où a été mise en œuvre la chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) s’y étaient rencontrés, pour évaluer la campagne qui s’est déroulée d’août à octobre.

Outre les équipes-cadres des région et districts cibles, les partenaires qui ont contribué à la mise en œuvre de la campagne étaient aussi présents.

La campagne de CPS ciblant les enfants de 3 mois à 10 ans du paludisme, campagne s’est déroulée en trois passages aux mois d’août, septembre et octobre dans les 16 districts sanitaires des régions de Tambacounda, Kédougou, Kolda et Sédhiou.

Ces quatre régions ont fait une présentation mettant en relief aussi bien leurs points forts que leurs points faibles observés dans la mise en œuvre de la stratégie dans leurs circonscriptions respectives.

Expliquant les difficultés de la région de Tambacounda, Alioune Badara Guèye a souligné, notamment, le fait qu’elle est caractérisée par sa position de ‘’région frontalière’’, avec des ‘’mouvements de populations importants’’.

La région de Tambacounda a enregistré des taux de couverture de 96% lors du premier passage, 97% lors du deuxième et 99% lors du troisième passage, pour une cible de 223.794 enfants ciblés, pour l’administration traitements préventifs à base d’associations médicamenteuses comportant de l’artémisinine. Elle a eu un budget de 196,5 millions de francs CFA pour ce faire.

Pour le représentant d’USAID/PMI, le docteur Mame Biram Diouf, la CPS est une ‘’intervention à haut impact qui, si elle est bien mise en œuvre, peut nous valoir beaucoup de résultats’’, en matière de lutte contre le paludisme.

Des interventions classiques ‘’ont montré leurs limites en termes de pré-élimination du paludisme’’, a-t-il relevé, estimant que ‘’la manière dont le Sénégal est en train de mettre en œuvre ce programme peut maintenir haut’’ son niveau de performance dans ce domaine.

Le PMI, a-t-il dit a décidé de s’appuyer dans un premier lieu sur le Sénégal et le Mali, avant une fois les leçons tirées, d’élargir à d’autres pays cette stratégie recommandée par l’OMS.

Elle consiste à passer ‘’d’une approche unique en toute situation au ciblage des stratégies de lutte antipaludique sur des populations spécifiques et/ou en certains endroits pour une efficacité maximale’’, note le PNLP.

Le docteur Guèye a fait part de la volonté du PNLP d’aller vers une ‘’routinisation’’ de la CPS, suite à cette expérience financée par l’USAID/PMI, pour plus d’un milliard de francs CFA.

Le coût de la campagne ‘’dépasse le milliard (et) on est sûr qu’on peut faire mieux avec moins que ça’’, a indiqué le docteur Mamadou Lamine Diouf, chef de la mission du PNLP.

Une douzaine de recommandations concernant tant le niveau central, à savoir le PNLP, le niveau régional que l’échelle du district sanitaire ont été formulées à l’issue de ces travaux.

Il s’agit, entre autres, pour ce qui est du PNLP, entre autres, d’améliorer la gestion des stocks de médicaments, par rapport auxquels des ‘’ruptures fictives’’ ont été notées. Ce qui consistait en ce que des localités manquent de ces médicaments alors que d’autres avaient des surplus.

Ce qui a amené les participants à préconiser une amélioration de la ‘’supply-chain’’ (chaîne d’approvisionnement) de médicaments.

La prise en compte de la planification effectuée par les districts sanitaires, l’amélioration de la couverture géographique pour éviter le cas des villages non couverts a été aussi une recommandation.

Il a été aussi préconisé une augmentation des ressources allouées à la communication que le docteur Diouf a considérée comme le ‘’point faible’’ de cette campagne.

Au niveau régional, une seule recommandation a été faite, à savoir la tenue d’une évaluation régionale après chaque cycle d’administration de ces médicaments antipaludiques, en attendant l’évaluation nationale.

APS