CYBERATTAQUE: Des pirates nord-coréens hackent les films Sony

 

 

La firme américaine Sony Pictures ne s’attendait sans doute pas à une riposte de cette ampleur. Certains de ses employés ont reçu des courriels de menaces, révélait le magazine Variety, ce week-end. C’est que le régime dictatorial de Corée du Nord n’a pas du tout ri à la dernière comédie des studios américains. Le film The interview, qui sort en Europe au début de l’année prochaine, met en scène un duo loufoque d’agents de la CIA qui a pour mission de tuer Kim Jong-Un, le dirigeant suprême de Corée du Nord.

Pour Pyongyang, c’est «un acte de guerre». Mais le régime dictatorial en place depuis la guerre de Corée dans les années 50 nie cependant être à l’origine de la cyberattaque qui visait la multinationale produisant le film. L’agence officielle nord-coréenne KCNA accuse Séoul de répandre la rumeur que «le Nord serait impliqué dans ce piratage informatique».

Que nenni, répond Pyongyang. Ce sont les «Gardiens de la paix qui l’ont fait», révèle l’agence de presse officielle. Qui sont-ils? «Un groupe de hackers nord-coréens vertueux» qui a répondu à «l’appel au monde entier», lancé par le régime pour se défendre contre le film qui moque le dictateur et ses sbires en uniformes.

La cyberattaque a pris de multiples formes. D’abord, elle a capté des données confidentielles de la production, rendant public le budget du film qui comprendrait une enveloppe «drogue» selon les «Gardiens de la justice». Les salaires des acteurs Seth Rogen et James Franco et les numéros de sécurité sociale des employés de Sony Pictures ont aussi été mis sur la place publique, ainsi que d’autres informations destinées à nuire au studio d’Hollywood. Certaines techniques de marketing destinées à mieux vendre ses blockbusters ont ainsi été révélées et ne seraient pas à l’avantage de Sony Pictures.

Cinq films de la major ont aussi été postés sur Internet en accès gratuit, dont le dernier long-métrage avec Brad Pitt intitulé «Fury» ou la comédie musicale avec Cameron Diaz, «Annie». Les menaces aux personnes travaillant chez Sony Pictures et à leur famille participent à l’escalade de la riposte et ne «seraient qu’une petite partie du plan», selon les messages des «Gardiens de la Paix». Selon des experts mandatés par Sony, l’opération a été préparée avec soin par «un groupe organisé», qui a réussi à paralyser le système informatique du studio.

(24 heures)