FRANCE: Il squatte l’appartement d’une retraitée décédée

 

 

Un homme sans domicile fixe qui affirme avoir découvert une sexagénaire morte près de Rouen, avant de cacher son corps en forêt puis de squatter son appartement, a été placé en garde à vue, a-t-on appris lundi de source policière.

Une autopsie du corps doit être pratiquée mardi, afin de déterminer les causes du décès. «Nous saurons alors si la piste criminelle doit être écartée», a dit à l’AFP le procureur de la République à Rouen Jean-François Bohnert, précisant qu’il n’y avait pas de «traces externes de violences».

Une disparition inquiétante

L’affaire commence le 11 novembre quand un avis de disparition inquiétante est lancé pour retrouver la retraitée de 65 ans, habitant Grand-Quevilly (Seine-Maritime). Les recherches n’avaient rien donné. L’enquête s’est accélérée dimanche quand le fils de la femme a appelé la police pour l’informer que le domicile de sa mère était squatté.

Les policiers se sont rendus à l’appartement, situé dans une rue commerçante de Grand-Quevilly où se trouvait un homme de 55 ans. Il est passé rapidement aux aveux après avoir soutenu que le logement lui avait été prêté par une amie.

Au volant de sa voiture

L’homme, placé en garde à vue, a affirmé aux enquêteurs avoir trouvé le corps de la retraitée près de sa voiture, une Peugeot 308, le long des berges de la Seine, à Amfreville-la-Mivoie (Seine-Maritime), au sud-est de Rouen, il y a trois semaines. Il aurait ensuite pris les clés de la voiture et chargé le corps dans l’automobile. Il l’a conduit dans la forêt de Roumare, près de la Seine, au sud-ouest de la métropole rouennaise, où il l’a caché.

Le SDF s’était ensuite installé dans l’appartement de la défunte. Il avait utilisé sa voiture pendant deux semaines jusqu’à épuisement de l’essence.

Des tendances suicidaires

Selon un porte-parole de la Direction des services de police (DSP) de Rouen, le fils de la sexagénaire «a indiqué aux enquêteurs qu’elle avait des tendances suicidaires». «Une lettre a été retrouvée à son domicile, laissant entendre de façon cryptée qu’elle pourrait être amenée à une telle éventualité», a dit le procureur.

Les enquêteurs de la brigade criminelle de la DSP se sont rendus une première fois dans la forêt dimanche en compagnie du suspect. «Mais le corps qui avait été enterré n’a pu être trouvé, en raison de la nuit», a déclaré le porte-parole de la police. «Ce matin (lundi, ndlr) ils y sont retournés et le SDF a retrouvé l’endroit», a-t-il ajouté.

Le SDF, dont la garde à vue a été prolongée de 24 heures lundi soir, sera présenté mardi à un juge d’instruction. Dans le cas où l’hypothèse criminelle serait levée, le SDF pourrait être mis en examen pour «non assistance à personne en danger» et «recel de cadavre», selon le procureur.

(afp/Newsnet)