ESPAGNE: Près de 20 ans de prison demandés pour le mari de l’infante

 

 

Le mari de la soeur du roi d’Espagne est poursuivi pour malversation, fraude fiscale, trafic d’influence, escroquerie et blanchiment. L’affaire est instruite par le parquet de Palma de Majorque, aux Baléares.

«Je ne partage pas l’avis de l’accusation populaire (partie civile, ndlr.) et par conséquent j’ai requis un non-lieu pour elle», a déclaré à la presse le procureur Pedro Horrach à propos de l’infante Cristina, 49 ans, soeur cadette du roi Felipe VI.

Il retient cependant sa responsabilité civile pour avoir profité de sommes détournées par son mari, même sans savoir qu’elles étaient obtenues illégalement. A ce titre, elle devrait verser 587’413 euros (706’000 francs), selon le Parquet.

«L’intention de l’infante est de consigner de manière immédiate la somme demandée», a précisé son avocat Miquel Roca, estimant que cela permettrait de clôturer définitivement le dossier la concernant.

Au sein de l’accusation populaire, l’association Manos Limpias accuse Cristina de Bourbon de «coopération» avec son mari pour délit fiscal. Elle réclame huit ans de prison et 2,02 millions d’euros d’amende à son encontre.

Décision avant Noël

Le procureur avait déjà requis en juin un non-lieu pour l’infante dans cette affaire, dans laquelle 16 personnes sont inculpées. Depuis, plusieurs appels ont retardé la clôture définitive du dossier par le juge d’instruction. Ce dernier devrait décider avant Noël, selon une source proche du dossier, qui il renvoie devant le tribunal.

L’infante est mise en examen pour des délits contre le fisc remontant aux années fiscales 2007 et 2008. Des poursuites pour blanchiment d’argent ont été annulées.

Son mari Iñaki Urdangarin, 46 ans, est soupçonné d’avoir utilisé sa position au sein de la famille royale pour décrocher des contrats publics dans les régions des Baléares et de Valence. Les détournements, par le biais de surfacturations, pourraient atteindre 6,1 millions d’euros.

19 ans et six mois de prison

Inculpé le 29 décembre 2011, Iñaki Urdangarin est poursuivi pour malversation, fraude fiscale, trafic d’influence, escroquerie et blanchiment. Le procureur a requis 19 ans et six mois de réclusion à son encontre et une amende de 3,5 millions d’euros.

Selon le juge d’instruction, le couple a profité des fonds détournés notamment pour des travaux d’aménagement de sa résidence à Barcelone, des spectacles de mime ou des cours de salsa payés par Aizoon, leur entreprise de «services de conseil en gestion d’entreprise».

D’après lui, Iñaki Urdangarin n’a pu agir à l’insu et sans le consentement de son épouse, ce qu’elle nie. Le couple est écarté de toute activité officielle depuis que l’affaire a éclaté, fin 2011.

(ats/Newsnet)