
Le premier ministre irakien a rencontré à Bagdad le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel.
«Nos forces progressent sur le terrain. Mais elles ont besoin d’un soutien aérien accru et de davantage d’armes lourdes», a déclaré Haidar al-Abadi en rencontrant Chuck Hagel.
Cette requête met en lumière des divergences sur la stratégie militaire entre Bagdad et Washington, les Etats-Unis préconisant une campagne de frappes aériennes limitée en attendant que les forces irakiennes soient prêtes à lancer une vaste offensive contre les djihadistes .
Chuck Hagel, arrivé dans la matinée à Bagdad, avait appelé les Irakiens à assurer le succès de la campagne anti-jihadistes. «Il s’agit de leur pays, c’est à eux de le diriger. Ce sont eux qui assumeront la responsabilité des résultats», a-t-il déclaré.
L’EI «confronté à des difficultés»
Le président Barack Obama a récemment approuvé le doublement du nombre de militaires américains déployés en Irak, à 3100, pour aider les forces armées irakiennes à se reconstruire après leur débâcle face aux djihadistes qui ont pris le contrôle de pans entiers dans le nord et l’ouest du pays.
Des pays membres de la coalition internationale sont également prêts à déployer quelque 1500 hommes, a indiqué lundi le général américain James Terry. Ce responsable, nommé à la tête du Commandement multinational interarmées (CMI) composé de militaires de plus de 30 pays, n’a pas précisé la nationalité de ces hommes, avant tout des conseillers et des instructeurs.
Les combattants de l’EI sont confrontés à «des difficultés en termes de mouvement et de communication», en raison notamment des 1200 frappes menées par les avions de la coalition en Irak et en Syrie depuis le 8 août, selon le général.
Terry: les Irakiens doivent progresser
Les raids en Irak sont essentiellement conduits par les Etats-Unis avec le soutien de pays occidentaux, comme la France, l’Australie, la Grande-Bretagne ou le Canada. Ces derniers refusent en revanche de frapper en Syrie, où se sont impliqués des pays de la région comme l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis ou la Jordanie.
Le soutien international «a permis aux forces de sécurité irakiennes de regagner du terrain», avait souligné Chuck Hagel lundi. Mais si elles s’améliorent «chaque jour», les forces irakiennes «ont encore beaucoup de chemin à faire», a jugé de son côté le général Terry.
L’armée irakienne a connu une véritable débandade au début de l’offensive djihadiste, lancée le 9 juin dans le nord de l’Irak. Elle a ensuite longtemps piétiné, mais a dernièrement enregistré quelques succès notables, sans toutefois reprendre l’avantage.
Chuck Hagel a également insisté mardi sur la dimension politique de la crise en Irak et souhaité qu’un gouvernement rassembleur soit capable de gagner la confiance des différentes communautés ethniques et religieuses.
(ats/Newsnet)