
L’expulsion des manifestants prodémocratie de Hong Kong doit se dérouler ce jeudi 11 décembre.
Les huissiers de justice devraient passer à l’action dès 09h00 (02h00 en Suisse) jeudi pour faire exécuter une ordonnance d’évacuation de trois sections du campement d’Admiralty, un village de tentes occupant une autoroute urbaine à neuf voies au coeur du quartier des affaires de Hong Kong.
En cas de résistance des manifestants, ils devraient faire appel à la police comme ce fut le cas pour l’évacuation d’une autre section d’Admiralty ainsi que du site de Mongkok, sur la partie continentale de la ville.
Volonté d’apaisement
Depuis le pic de la contestation le 28 septembre, lorsque les manifestants étaient descendus dans la rue par dizaines de milliers, le nombre de protestataires a nettement diminué dans le territoire passé sous tutelle chinoise. Et le soutien au mouvement de l’opinion publique, lassée par les embouteillages et les perturbations, s’est érodé.
L’ordonnance d’évacuation rendue par la Haute cour de Hong Kong, saisie par une compagnie de bus, a été publiée par la presse mardi, donnant le feu vert aux autorités pour disperser les manifestants.
Le gouvernement a appelé les manifestants à partir d’eux-mêmes et menacé de prendre «des mesures résolues» contre les récalcitrants. Les étudiants appellent eux aussi à l’apaisement.
Baroud d’honneur
A Admiralty, où la «révolte des parapluies» a fait fleurir d’innombrables oeuvres d’art protestataire, les manifestants ont dressé des panneaux «Nous reviendrons» en anglais ou cantonais, mais l’humeur était plutôt à la résignation après plus de deux mois de lutte sans résultat.
Certains prévoyaient malgré tout un ultime baroud d’honneur: «Je resterai assis là pour qu’ils soient obligés de me porter», a promis Lucas Wong, 23, réparateur d’ordinateurs, en précisant qu’il serait équipé d’un casque et d’un bouclier pour recevoir les forces de l’ordre.
Territoire chinois bénéficiant d’une large autonomie, l’ancienne colonie britannique a connu avec ces manifestations sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997.
La Chine a accepté le principe du suffrage universel pour l’élection du prochain chef de l’exécutif en 2017 mais exige que les candidats reçoivent l’aval d’un comité loyaliste, ce qui garantit, aux yeux des manifestants, l’élection d’un candidat inféodé à Pékin.
(ats/Newsnet)