TORTURE: La Pologne s’est débarrassée des pratiques de la CIA en 2003

 

 

L’ancien chef d’état a confirmé que des procédés d’interrogatoire, comprenant le recours à la torture ont bien été pratiqués en Pologne par des agents de la CIA, jusqu’en 2003, alors que les autorités polonaises en place se réfugient depuis des années dans un mutisme total. Elles s’abritent derrière le secret de l’enquête menée depuis six ans par le parquet d’appel de Cracovie, sans progrès visibles.

Interviewé par la radio TOK FM, au lendemain de la publication d’un rapport accablant par le Sénat américain, M. Kwasniewski – qui avait donné son accord à cette «coopération renforcée dans le domaine du renseignement», – a affirmé qu’au départ la Pologne ignorait les faits de torture. Il s’agissait à ses yeux seulement de créer des «sites secrets», «secret facilities», a-t-il dit en anglais.

«Que les Américains mènent ces activités d’une manière si secrète, a suscité des inquiétudes. Du coup, les autorités polonaises ont agi pour y mettre fin et ces activités ont été arrêtées, sous la pression de la Pologne», a-t-il dit.

M. Kwasniewski, président de la Pologne de 1995 à 2005, a raconté avoir exposé cette question au président George W. Bush «dans le bureau ovale de la Maison Blanche», en 2003. Selon lui, le chef de l’exécutif américain avait défendu les activités de la CIA, affirmant qu’elles apportaient «d’importants bénéfices en matière de sécurité».

Pas de menace terroriste

Mais «j’ai dit à Bush qu’il fallait que cette coopération se termine et elle s’est terminée», a ajouté l’homme politique polonais.

Selon lui, la coopération avec les Américains, et notamment les renseignements obtenus, a bénéficié à son pays. «Il n’y a pas eu de menace terroriste en Pologne (…) Nous savions qui il fallait arrêter à la frontière», a-t-il expliqué.

M. Kwasniewski a défendu son accord initial, rappelant la mort de quelques milliers d’Américains dans les attentats du 11 Septembre et le contexte de «la guerre contre le terrorisme déclarée par l’Otan, dont la Pologne est membre».

(afp/Newsnet)