Un projet de réduction de la mortalité maternelle et néonatale lancé à Bignona va cibler les régions de Ziguinchor, Sédhiou, Tambacounda, Kédougou, Kaffrine et Saint-Louis

L’ONG américaine Africare a lancé, mardi à Coubanao, le projet Collaborative technologie à base communautaire (CCHT, sigle en anglais), qui est censé réduire la mortalité maternelle et néonatale, dans cette localité du département de Bignona (sud).

La cérémonie de lancement du CCHT s’est déroulée en présence de la directrice d’Africare au Sénégal, Gwen Young, des représentants des partenaires financiers de l’initiative, et du sous-préfet de Tenghory, Alioune Sadji.

La première phase de ce projet dont bénéficie la localité de Coubanao, d’une durée de quatre ans, cible 12 districts sanitaires des régions de Ziguinchor, Sédhiou, Tambacounda, Kédougou, Kaffrine et Saint-Louis, selon Pascal Ehemba, le coordonnateur local de l’ONG.

Dans les régions du sud, le CCHT va couvrir les districts sanitaires de Ziguinchor, Bignona, Diouloulou et Thionk-Essyl, a indiqué M. Ehemba.

Selon lui, le projet est financé par un groupe de pays et d’institutions, dont Grand Challenge du Canada, la Fondation Bill Gates, l’Agence des Etats-Unis d’Amérique pour le développement international (USAID), la Grande-Bretagne et la Norvège.

A Coubanao, les femmes vont participer à la mise en œuvre du CCHT. Elles vont mutualiser leurs ressources, pour assurer la prise en charge des couches ciblées (les enfants et les mamans) et la prévention des problèmes liés à la santé de la reproduction.

Les données se rapportant à la santé des femmes et des enfants ciblés par le projet seront enregistrés dans des Smartphones par des agents du projet. Ces derniers sont chargés de mettre en place “un plan d’accouchement”, qui permet de prendre en charge les patientes, dans un bref délai, quand arrive le moment d’accoucher, a expliqué Pascal Ehemba.

Le CCHT va également recourir à la télémédecine, selon lui. “En cas de complication, lors d’un accouchement, le médecin pourra faire appel à des spécialistes, qui lui donneront des conseils de prise en charge de la patiente”, a indiqué M. Ehemba.

Le médecin-chef du district sanitaire de Bignona, le docteur Assane Dramé, a signalé la non-implication de la population dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile. Le projet va impliquer les populations dans les actions visant à éradiquer ces deux formes de mortalité, a-t-il dit.

Le docteur Dramé a préconisé “la mobilisation de ressources matérielles et financières” et une plus grande implication des acteurs communautaires dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile.

Basé sur “une technologie à base communautaire”, le projet va contribuer à l’amélioration de la prise en charge des femmes enceintes, en les orientant rapidement dans les établissements de santé, selon M. Dramé.

Pour le troisième trimestre de 2014, un seul cas de décès maternel et sept mort-nés ont été signalés dans le district sanitaire de Bignona, dont dépend la commune de Coubanao, a-t-il indiqué.

Abdoulaye Badji, un adjoint du maire de Bignona, a invité les responsables d’Africare à doter le centre de santé de la commune d’une ambulance médicalisée.

ASB/ESF / APS /